Santé publique France publie aujourd'hui les premiers résultats de l'enquête Complidon, menée en collaboration avec l'Établissement français du sang (EFS) et le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA), sur le respect des critères de sélection au don de sang par les donneurs. Près de 110 000 donneurs de sang ont été interrogés. Les données de la surveillance épidémiologique des donneurs et de l'enquête Complidon révèlent que l'ouverture du don de sang en juillet 2016 aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) n'augmente pas le risque de transmission du VIH par transfusion, qui reste extrêmement faible en France. Ces résultats apportent de nouveaux éléments aux pouvoirs publics, en vue de considérer une ouverture plus large du don de sang aux HSH.
L'ouverture du don de sang aux HSH en juillet 2016 n'a pas augmenté le risque de transmission du VIH par transfusion
Depuis le 10 juillet 2016, les critères de sélection des donneurs de sang ont été modifiés et donnent notamment la possibilité aux HSH de donner leur sang, à la condition de ne pas avoir eu de rapport sexuel entre hommes dans les 12 derniers mois. Les données de surveillance analysées par Santé publique France montrent que le risque de transmission du VIH par transfusion sanguine est resté stable, à un niveau très faible, avant comme après l'ouverture du don de sang aux HSH. Le risque est estimé, sur la période 2015-2017, à un don VIH positif non détecté sur 5,2 millions de dons.
Une enquête pour évaluer le respect et la compréhension des critères de sélection des donneurs de sang
Pour évaluer le respect et la compréhension des critères de sélection des donneurs, Santé publique France a réalisé l'enquête Complidon, à laquelle près de 110 000 donneurs de sang ont répondu. Les résultats indiquent que les contre-indications actuelles au don de sang ne sont pas toujours strictement respectées. Ainsi, parmi les hommes, 0,73% ont déclaré avoir eu des rapports sexuels entre hommes au cours des 12 derniers mois, sans l'avoir indiqué avant le don.
Des éléments d'observation en vue de considérer une ouverture plus large du don de sang aux HSH
Parmi les hommes, seuls 0,56 % ont déclaré lors de l'enquête avoir eu des rapports sexuels avec des hommes aux cours des 4 mois précédant leur don. De plus, parmi les hommes ayant eu des rapports sexuels entre hommes au cours des 12 derniers mois, un sur deux (46 %) a déclaré qu'il l'aurait signalé lors de l'entretien pré-don si la durée d'ajournement avait été plus courte. Bien que déclaratifs, ces chiffres indiquent que le respect du critère de sélection concernant les HSH pourrait augmenter avec une période d'ajournement plus courte. À la suite de données similaires, en novembre 2017, le Royaume‑Uni a autorisé les HSH à donner leur sang, à condition qu'ils n'aient pas eu de rapports sexuels entre hommes dans les 3 mois précédant le don.
Les données de l'enquête Complidon et de la surveillance épidémiologique des donneurs de sang permettent ainsi d'apporter des éléments aux pouvoirs publics, en vue de considérer une éventuelle ouverture plus large du don de sang aux HSH en France. L'ensemble de ces résultats a été présenté au comité de suivi de l'arrêté fixant les critères de sélection des donneurs de sang qui réunit, sous l'égide de la DGS, les associations de patients, de donneurs et de défense des droits et les agences sanitaires.