Une circulation virale en baisse
En France métropolitaine, la semaine 45 semble être marquée par un ralentissement de la circulation du SARS-CoV-2. Plusieurs indicateurs connaissent une légère baisse en semaine 45 (2 au 8 novembre). Le nombre de nouveaux cas confirmés diminue de -14% avec 286 972 nouveaux cas en semaine 45 contre 333 371 en semaine 44. Le taux de positivité est passé de 21,0% à 19,5%, soit une diminution de -1,5 point. Le nombre d’actes SOS Médecins pour suspicion de COVID-19 baisse de 18% (passant de 7 655 à 6269) et le nombre de passages aux urgences pour suspicion de COVID-19 de -3% (14 584 en semaine 45 versus 14 959 en semaine 44).
Une épidémie toujours à un très haut niveau
Malgré ce ralentissement, les indicateurs nationaux se maintiennent à un niveau élevé. Les nouvelles hospitalisations (+14%, 19 940 en semaine 45 versus 17 450 en semaine 44) et les nouvelles admissions en réanimation de patients COVID-19 (+17%, 3 037 en semaine 45 versus 2 605 en semaine 44) poursuivent leur progression avec des niveaux proches de ceux des mois de mars et avril 2020. Le nombre de décès liés à la COVID-19 continue également d’augmenter +29% (3 355 décès en semaine 45 ; 2 605 en semaine 44).
Une hausse des symptômes dépressifs chez les adultes Français
Les résultats de la vague 17 (04-06 novembre) de l’étude CoviPrev, montrent une augmentation significative des troubles dépressifs en comparaison de l’enquête fin septembre (+10 points). Les situations diffèrent selon le vécu de la crise sanitaire (peur, inquiétude, colère et frustration ou encore sentiment de solitude et d’isolement) et selon les contraintes qu’elle fait peser sur chaque individu (notamment en termes de difficultés financières). Ainsi, les hausses les plus importantes ont été observées chez les jeunes (+16 points chez les 18-24 ans et +15 points chez les 25-34 ans), les inactifs (+15 points) et les personnes déclarant une situation financière très difficile (+14 points).
Les médecins généralistes, les professionnels de santé mentale (psychiatres, psychologues) et le monde associatif et l’ensemble des dispositifs d’aide sociale sont des recours essentiels pour répondre à ces personnes en souffrance et réduire les états anxieux générés par cette épidémie.
Pour faciliter l’accès à ces professionnels en cas de besoin, un espace dédié à la santé mentale a été créé sur le site internet de Santé publique France permettant de recenser tous les dispositifs d’aide à distance, classés selon les thématiques (violence, deuil, détresse psychologique, addictions, parentalité...).
Mieux comprendre et interpréter le taux de reproduction effectif
Le nombre de reproduction effectif (ou Reff) est utile pour analyser la dynamique de circulation du virus, dans un contexte d’épidémie. Il peut se calculer à partir de plusieurs données : le nombre de cas (Reff SI-DEP), le nombre de passages aux urgences (Reff OSCOUR®), le nombre d’hospitalisation (Reff SI-VIC).
En théorie, le Reff SI-DEP est celui qui permet de suivre la dynamique de l’épidémie avec le plus de réactivité, il est dépendant de la capacité à tester. Les Reff OSCOUR® et Reff SI-VIC décrivent des tendances plus tardives. Le Reff OSCOUR® s’appuie sur des passages aux urgences de cas suspects de COVID-19 et donc non confirmés. Le Reff SI-VIC est le plus tardif mais théoriquement le plus stable.
Les R-effectifs (Reff) permettent de décrire la dynamique de l’épidémie : lorsque le Reff est significativement supérieur à 1, ceci signifie que l’épidémie est en progression, lorsqu’il est égal à 1, l’épidémie se stabilise, lorsqu’il est significativement inférieur à 1, l’épidémie régresse.
Les valeurs de R-effectif ne doivent pas être interprétées de façon isolée, son interprétation est à mettre au regard de tous les autres indicateurs disponibles et de l’analyse de la situation locale.
Pour en savoir plus : le R ou taux de reproduction du virus c’est quoi ?