Poursuite de l’épidémie particulièrement chez les plus de 65 ans
En semaine 40, le virus continue de circuler activement au sein de la population. Le nombre de nouveaux cas confirmés a augmenté de 7% passant de 72 895 en semaine 39 à 77 980 en semaine 40. Tout particulièrement préoccupant, en 5 semaines, le nombre de cas a doublé chez les personnes de 65 à 74 ans et a été multiplié par 2,2 chez les 75 ans et plus, plus susceptibles de faire des formes graves de la maladie.
En milieu hospitalier, le nombre hebdomadaire de nouvelles hospitalisations pour COVID-19 a légèrement augmenté en semaine 40 avec 4 264 nouvelles hospitalisations (+1% par rapport à 4 204 en semaine 39), le nombre de nouvelles admissions en réanimation continue de croître (893 en semaine 40 vs 786 en semaine 39, soit +14%), ainsi que les décès survenus à l’hôpital.
Si la dynamique de l’épidémie se poursuit, il est estimé que le nombre hebdomadaire de nouveaux patients admis à l’hôpital aura doublé dans 27 jours et que le nombre hebdomadaire de nouveaux patients admis en réanimation aura doublé dans 17 jours.
Les focus : clusters en milieu sportif et surveillances des professionnels en établissement de santé
Dans un contexte de circulation virale, le nombre de clusters reste à un niveau élevé tout en étant certainement sous-estimé du fait de délais de validation et de signalement plus longs et de la baisse du taux de dépistage. Un focus sur le milieu sportif nous apprend que depuis le 5 octobre, 223 clusters incluant 1 710 cas (8 cas par cluster en moyenne) ont été rapportés. La majorité d’entre eux est survenue dans les milieux du football, rugby, basket et handball, sports parmi les plus pratiqués et impliquant du contact avec un risque de transmission avéré.
Un nouveau bilan des professionnels salariés d’un établissement de santé d’hospitalisation, public ou privé, ayant été infectés par le SARS-CoV-2 depuis le 1er mars 2020 a pu être dressé. Au 5 octobre 2020, 36 266 personnels infectés ont été recensés au sein de ces établissements : 82% (29 610) étaient des professionnels de santé et 10% (3 777) des professionnels non soignants. Les 2 professions les plus souvent touchées sont les infirmiers (28% des cas) et les aide-soignants (23% des cas).
Les clés pour comprendre
Données quotidiennes, hebdomadaires, sur semaine glissante : le point sur ces notions
La remontée d’informations dans les systèmes de surveillance par l’ensemble des réseaux de nos partenaires est constante. Ces informations peuvent être analysées quotidiennement, de manière hebdomadaire ou sur 7 jours glissants.
Dans le cadre du suivi d’une épidémie, l’indicateur quotidien ne constitue pas forcément l’indicateur le plus pertinent à suivre dans la mesure où il offre peu de recul. L’indicateur hebdomadaire qui s’appuie sur les données collectées sur une semaine calendaire, du lundi au dimanche, permet d’établir des comparaisons semaine après semaine. La notion calendaire est utilisée par l’ensemble des épidémiologistes. L’indicateur hebdomadaire est privilégié car il permet des analyses robustes. L’indicateur sur 7 jours glissants permet de lisser les données pour mieux percevoir les tendances de l’épidémie en s’affranchissant des fluctuations quotidiennes. Cet indicateur est celui qui est le plus utilisé car il donne une vision plus réactive de la situation.
Taux ou nombre : que nous apprennent-ils vraiment ?
De nombreux indicateurs relatifs à l’épidémie sont communiqués chaque jour. Il peut s’agir de :
- nombre comme le nombre de test réalisés, nombre de personnes testées, nombre de personnes positives. Ces indicateurs donnent une photographie de l’épidémie et sont publiés chaque jour dans une volonté d’information partagée et de transparence ;
- taux, comme le taux d’incidence, le taux de dépistage ou encore le taux de positivité. Résultats d’un rapport entre deux valeurs ils permettent d’établir des comparaisons à partir d’un dénominateur commun. Par exemple, le taux d’incidence est calculé par le rapport du nombre de personnes positives sur une semaine « glissante » sur le nombre d’habitants à l’échelon national, régional, départemental ou d’une ville.
Pour suivre l’épidémie en population générale, il est donc conseillé de suivre les taux qui permettent de comparer les régions au cours du temps.