« Une étude à l’écoute de votre santé », une première étude analysant la perception de l’incendie par la population et l’impact sur sa santé
Cette enquête épidémiologique est réalisée auprès d’un échantillon représentatif d’habitants de 122 communes de Seine-Maritime concernées par l’accident. 4 000 adultes et 1 200 enfants, tirés au sort par l’Insee, vont être interrogés. Pour les besoins d’analyse et d’interprétation des données, l’étude porte également sur 1 000 adultes et 250 enfants tirés au sort dans la ville du Havre et ses environs, définie comme zone témoin
L’étude va recueillir, auprès des personnes concernées, des informations sur leur perception de cette catastrophe industrielle et de leur exposition aux nuisances et pollutions qu’elle a générées, sur les symptômes et problèmes de santé ayant pu être ressentis pendant l’accident et dans ses suites, ainsi que sur leur état de santé actuel.
La phase de recueil des données par questionnaire, réalisée par Ipsos, démarre le 1er septembre.
Les personnes tirées au sort sont destinataires d’un courrier et de documents expliquant les objectifs de l’étude et comment y participer. Elles peuvent répondre au questionnaire en ligne, sur le site internet dédié à l’étude www.sante-post-incendie-76.fr, ou par téléphone avec un enquêteur d’Ipsos. Les données recueillies par l’étude seront enregistrées et traitées de manière totalement anonyme.
Les premiers résultats de l’étude seront disponibles fin 2020-début 2021.
L’élaboration de l’étude : un processus collaboratif associé à une démarche scientifique
Le protocole d’enquête et le questionnaire ont été élaborés au cours du premier semestre 2020. Une pré-enquête a été réalisée au mois de février dans quatre communes touchées par l’incendie et représentant des situations contrastées. Des entretiens individuels et en groupes ont été réalisés avec les maires, des médecins et des particuliers. Ce travail préparatoire a permis de prendre en compte dans le questionnaire les principaux sujets de préoccupation et attentes de la population.
La construction de l’étude a fait l’objet d’une approche participative avec le « Groupe santé », constituée au niveau local de personnes issues du Comité de transparence et de dialogue qui a été mis en place à Rouen par le préfet de Seine-Maritime. Elle a bénéficié des conseils d’un « Comité d’appui thématique » qui réunit, au niveau national, des personnalités scientifiques extérieures à Santé publique France. L’étude a reçu un avis favorable du Conseil national de l’information statistique (Cnis) et du Comité du label de l’Insee. Le questionnaire a été testé plusieurs fois par Ipsos auprès d’une centaine d’habitants de Seine-Maritime.
La réponse épidémiologique de Santé publique France à l’accident industriel de septembre 2019
Le premier jour de l’incendie, la Cellule régionale Normandie de Santé Publique France a organisé une surveillance épidémiologique des effets à court terme qui a été poursuivie pendant un mois.
Le dispositif épidémiologique Santé Post Incendie 76, chargé d’évaluer l’impact sanitaire de l’accident à moyen et long termes, permettra aux autorités publiques de prendre des mesures sanitaires, si elles sont nécessaires, et d’adapter au mieux la gestion d’autres accidents industriels. En complément de l’étude de santé et de qualité de vie, ce dispositif comprend trois autres volets :
- La surveillance régulière, pendant plusieurs années, d’indicateurs de santé en population tels que la fréquence de certains cancers et maladies chroniques, le nombre et les causes de décès, les issues de grossesse. Elle concerne les 350 000 habitants des communes de Seine-Maritime touchées par l’accident et sera réalisée à partir des informations disponibles dans le Système national des données de santé (SNDS).
- L'appui aux Services de santé au travail pour suivre la santé des salariés des deux sites industriels sinistrés, des professionnels intervenus lors de l’accident et des employés d’autres entreprises qui ont été exposés aux nuisances générées par l'incendie. Il est destiné à définir, au regard des besoins qui pourraient être identifiés, une surveillance épidémiologique des travailleurs concernés.
- La recherche et la mesure, dans l’organisme des personnes exposées, de substances chimiques qui ont été dispersées par l'incendie. Cette étude, dite d’imprégnation ou de biosurveillance, sera conduite notamment si les résultats des analyses environnementales montrent qu’il est faisable et pertinent de mesurer certains biomarqueurs d’exposition dans le sang, les urines ou les cheveux.
Pour en savoir plus : Etude de santé et de qualité de vie suite à l’accident industriel de Rouen du 26 septembre 2019