En semaine 45 (du 08 au 14 novembre 2021), la circulation du SARS-CoV-2 s’est intensifiée sur le territoire métropolitain et l’augmentation des nouvelles hospitalisations s’est confirmée. L’augmentation du taux d’incidence corrigé (pour tenir compte de l’effet du jour férié) était observée dans toutes les classes d’âge. Le recours aux tests de dépistage augmentait également, en particulier chez les moins de 10 ans, en lien avec la reprise des dépistages en milieu scolaire. En hausse dans toutes les régions métropolitaines, le taux d’incidence corrigé dépassait 100 cas pour 100 000 habitants dans 61 départements. En Outre-mer, la situation était toujours préoccupante à la Réunion avec un taux d’incidence corrigé en augmentation depuis 3 semaines, atteignant 195 cas pour 100 000 habitants. Au 16 novembre, 75,2% de la population était complètement vaccinée. Parmi les personnes de 65 ans et plus, 29,1% avaient reçu une dose de rappel. Dans le contexte épidémique actuel, il est primordial d’encourager la vaccination ainsi que l’administration du rappel chez les personnes éligibles. Le maintien de la stratégie de dépistage et d’isolement au moindre symptôme, de traçage des contacts en cas de test positif et de maintien de l’adhésion aux gestes barrières à un haut niveau, restent essentiels compte tenu de l’intérêt de ces mesures pour limiter la circulation du SARS-CoV-2 et des autres virus hivernaux et préserver le système de soins.
Plus de 10 000 cas diagnostiqués par jour en moyenne ; les indicateurs hospitaliers en hausse
Au niveau national, le taux d’incidence corrigé pour l’effet du jour férié (11 novembre) était de 125/100 000 habitants en S45 (vs 90 en S44,) soit une augmentation de 38%. En moyenne, plus de 10 000 cas étaient diagnostiqués par jour. Le taux d’incidence corrigé était en hausse dans toutes les classes d’âge et était supérieur à 100/100 000 chez les moins de 70 ans. Le taux de dépistage corrigé était de 3 335/100 000 habitants (+14%), et augmentait de 228% chez les moins de 10 ans du fait de la reprise des campagnes de dépistage après la rentrée scolaire. Le taux de positivité progressait dans toutes les classes d’âge, à l’exception des moins de 10 ans, et atteignait 3,7% en S45 (+0,6 point).
Les nombres de nouvelles hospitalisations et admissions en soins critiques augmentaient de respectivement 15% et 11%, et ce malgré la non consolidation des données à ce jour. Au 16 novembre, 7 596 patients COVID-19 étaient hospitalisés, dont 1 290 en soins critiques.
En France métropolitaine, le taux d’incidence corrigé était en hausse dans toutes les régions. Il était supérieur à 100/100 000 habitants dans la quasi-totalité des régions. Il était supérieur à 50/100 000 dans tous les départements et 100/100 000 dans 61 départements. Les taux de nouvelles d’hospitalisations étaient stables ou en hausse dans l’ensemble des régions et les plus élevés étaient à nouveau observés en Pays de la Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
En Outre-mer, l’aggravation de la situation se confirmait à La Réunion, où le taux d’incidence corrigé atteignait 195/100 000 habitants (+63%) avec une augmentation des indicateurs hospitaliers. En Guyane, le taux d’incidence et les nouvelles hospitalisations étaient toujours en baisse, permettant une levée progressive des mesures collectives de freinage.
Surveillance des contaminations chez les professionnels en établissements de santé
Depuis le 22 septembre 2021, 557 cas supplémentaires ont été déclarés, portant à 88 204 le nombre de professionnels en établissement de santé (PES) infectés pour la période du 1er mars 2020 au 02 novembre 2021. Aucun décès supplémentaire lié à la COVID-19 n’a été déclaré depuis le dernier bilan. Au total, 19 décès liés à l’infection à SARS-CoV-2 ont été enregistrés depuis le 1er mars 2020. Parmi les décès déclarés, aucun n’est survenu depuis mi-décembre 2020. Par ailleurs, parmi les 88 204 cas, 69% étaient des professionnels de santé et 11% des professionnels non soignants. Les deux professions le plus souvent rapportées sont les infirmiers (23% des cas) et les aides-soignants (20% des cas).
- Pour en savoir plus : recensement national des cas de COVID-19 chez les professionnels en établissements de santé
Une vigilance constante sur les variants, même minoritaires
La mutation L452R (portée principalement par le variant Delta) était détectée dans 96,7% des prélèvements positifs criblés en S45 (vs 96,3% en S44). Les données de séquençage confirment la très nette prédominance du variant Delta, qui était identifié dans plus de 99,9% des séquences interprétables en France métropolitaine lors de l’enquête Flash des 19 et 22 octobre et 99,8% lors de l’enquête du 25 au 29 octobre (données non consolidées). En Outre mer, Delta représentait également 100% des séquences interprétables lors des précédentes enquêtes Flash.
Les activités de séquençage au sein du consortium EMERGEN permettent par ailleurs de rester vigilant sur tout nouveau variant, même minoritaire. Ainsi, un variant non-Delta, nommé B.1.640, a été détecté lors de l’investigation d’un cluster en Bretagne au cours du mois d’octobre 2021. Ce variant B.1.640 a été classé comme VUM (Variants en cours d'évaluation) mais reste très peu détecté en France et à l’international. Son évaluation est actuellement en cours et il fait l’objet d’un vigilance particulière. Pour plus d’informations, consultez l’analyse de risque préliminaire du 12/11/2021.
Près de 30% des 65 ans et plus ont reçu une dose de rappel
Le 16 novembre 2021, l’estimation de la couverture vaccinale à partir de Vaccin Covid était de 76,9% pour au moins une dose, de 75,2% pour une vaccination complète et de 7,2% pour la dose de rappel. Parmi les 12 ans et plus, 89,2% avaient reçu au moins une dose et 87,4% étaient complètement vaccinés. Chez les 65 ans et plus, la couverture vaccinale de la dose de rappel s’élevait à 29,1% (+4,9 points par rapport à S44). Cet indicateur correspond au ratio entre le nombre d’injections effectuées et l’ensemble de la population dans cette tranche d’âge ; il permet de refléter le niveau de protection de cette population. Il est par ailleurs estimé que 68,1% des personnes âgées de 65 ans et plus qui étaient éligibles à la dose de rappel au 16 novembre 2021 l’avaient effectivement reçue. Cet autre indicateur permet de suivre la dynamique de la campagne de rappel pour les personnes pouvant en bénéficier (compte tenu du délai nécessaire avant cette dose de rappel).
Au 16 novembre, 93,9% des résidents en Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou USLD (unité de soins de longue durée) avaient reçu au moins une dose de vaccin, 92,3% étaient complètement vaccinés et 54,4% avaient reçu une dose de rappel.
La couverture vaccinale pour au moins une dose était de 92,2% pour les professionnels exerçant en Ehpad ou USLD (91,3% pour la vaccination complète, 4,6% pour la dose de rappel), de 96,8% pour les professionnels soignants libéraux (vaccination complète : 96,4%, dose de rappel : 22,2%) et de 92,2% pour les professionnels exerçant en établissement de santé (vaccination complète : 91,4%, dose de rappel : 5,6%).
L’estimation de la couverture vaccinale parmi les personnes de 15 ans et plus identifiées comme étant en situation de précarité était de 76,1% pour au moins une dose de vaccin, 74,3% pour une vaccination complète et 7,8% pour la dose de rappel.
Adhésion vaccinale, gestes barrières… Que révèlent les nouveaux résultats de l’enquête CoviPrev ?
Les résultats de la vague 29 de l’enquête CoviPrev menée du 28 octobre au 5 novembre 2021 ont montré que 88 % des personnes interrogées ont répondu avoir débuté leur vaccination (85 %), ou vouloir certainement ou probablement le faire (3%) : cette proportion n’augmente plus depuis août. Parmi les 12% restants, non favorables à la vaccination, 72 % déclaraient être certains de ne pas vouloir se faire vacciner.
Les parents ayant un enfant âgé entre 12 et 18 ans étaient 74% à être favorables à leur vaccination, en hausse de 5 points par rapport à la dernière vague. Parmi eux, 33% répondaient l’avoir déjà débutée chez leur enfant.
En cas de symptôme, 22 % des personnes interrogées non-vaccinées ne feraient pas le test et 65 % prendraient rendez-vous chez leur médecin pour que le test leur soit remboursé. En septembre, ils étaient respectivement 15 % et 69 %, soit une augmentation significative du nombre de personnes déclarant refuser le test.
L’adhésion systématique à chacune des mesures barrières a diminué à l’arrêt du dernier confinement. Depuis, seule l’adoption systématique du port du masque en public (66%) et du lavage régulier des mains (57%) s’est stabilisée à des valeurs moindres alors même que la reprise épidémique se confirme.