En semaine 15 (du 12 au 18 avril 2021), les indicateurs épidémiologiques étaient toujours à un niveau très élevé, avec 32 400 nouveaux cas par jour en moyenne, mais une diminution était observée pour la majorité des indicateurs suggérant un début de ralentissement de la circulation virale dans toutes les régions en métropole. Toutefois, la diminution du taux de dépistage incite à rester prudent dans l’interprétation de la dynamique de l’épidémie. Par ailleurs, la tension hospitalière demeure sur l’ensemble du territoire métropolitain et la mortalité est toujours en hausse, évolution attendue du fait de l’intensité de l’épidémie au cours de ces dernières semaines. Dans ce contexte, l’adhésion aux mesures de prévention individuelles, le respect des mesures de freinage collectives ainsi que l’accélération de la vaccination restent des enjeux majeurs pour faire face au niveau de circulation encore très élevé du virus.
L’épidémie semble engager une décroissance
Au niveau national, 226 512 nouveaux cas ont été confirmés, soit près de 32 400 cas en moyenne chaque jour. Le taux d’incidence de la semaine 15 était de 337/100 00 habitants, en diminution en comparaison du taux corrigé de la semaine 14 (411, soit -18%). Le taux de dépistage était également en diminution par rapport au taux de dépistage corrigé de la semaine 14 (3 423/100 000 habitants versus 4 471, soit -23%). Cette diminution visible dans toutes les classes d’âge était davantage marquée chez les 0-14 ans (-45%), conséquence probable de l’arrêt des campagnes de dépistage en milieu scolaire dans le contexte de la fermeture des établissements.
Un effet bénéfique des mesures de restrictions restant à confirmer
Dans le groupe de départements où les mesures renforcées ont été mises en place à partir du 20 mars 2021 (groupe 1), le taux d’incidence des cas confirmés est en diminution depuis la fin de la semaine 13 (- 6% en semaine 14 et -18% en semaine 15). Le taux d’incidence est également en diminution dans les départements où ces mesures ont été mises en place le 27 mars 2021 (groupe 2), avec une première baisse (-8%) en semaine 14 qui s’est poursuivie en semaine 15 (-19%). Dans le dernier groupe, où les mesures ont été appliquées le 03 avril 2021, le taux d’incidence est en diminution (-16%) en semaine 15.
L’évolution favorable de la circulation virale dans les trois groupes de départements observée 7 à 10 jours après la mise en place des mesures est compatible avec l’hypothèse d’un effet bénéfique de celles-ci. Cette évolution est toutefois à mettre en regard de la baisse observée du taux de dépistage, plus importante que celle du taux d’incidence (-22% pour les groupes 1 et 3 et -28% pour le groupe 2 sen semaine 15), pouvant biaiser la tendance évolutive vers une stabilisation voire une amélioration qui ne correspondrait pas à la réalité. Sur les derniers jours de données disponibles, les taux d’incidence et de dépistage semblent se stabiliser dans les trois groupes de départements. L’évolution de ces indicateurs dans les prochains jours permettra d’observer si ces tendances se confirment
Malgré la baisse des indicateurs, l’hôpital est toujours sous forte tension
Après une augmentation entre les semaines 10 et 13 et une stabilisation en semaine 14, le nombre de déclarations de nouvelles hospitalisations a légèrement diminué en semaine 15 (-4%). Le nombre de déclarations de nouvelles admissions en services de soins critiques de patients COVID-19 a diminué en semaine 15 (-6%), après avoir augmenté depuis la semaine 08.
Le nombre de personnes en cours d’hospitalisation se maintenait à un niveau élevé, avec 31 147 personnes hospitalisées au 20 avril (versus 31 287 le 13 avril, soit -0,4%) dont 6 000 patients en soins critiques (versus 5 969, soit +0,5%).
Le nombre de décès toutes causes et tous âges confondus était significativement supérieur à celui attendu depuis la semaine 40-2020 et ce jusqu’à la semaine 14-2021. En semaine 13, le nombre de décès était en hausse avec un excès de +14%. Le nombre de décès tous âges confondus était supérieur à celui attendu en semaine 14 dans cinq régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Hauts-de-France, Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur (données S14 non consolidées).
Des variants sous surveillance
En ce qui concerne les variants qualifiés de préoccupant (VOC), les derniers résultats obtenus via SI-DEP sur les RT-PCR de criblage témoignent d’une situation stable :
- 82,3 % correspondaient à une suspicion de variant 20I/501Y.V1 (ayant émergé au Royaume-Uni)
- 4,2 % correspondaient à une suspicion de variant 20H/501Y.V2 (ayant émergé en Afrique du Sud) ou 20J/501Y.V3 (ayant émergé au Brésil)
- Les résultats des dernières enquêtes Flash confirment la prédominance du variant 20I/501Y, suivi du variant 20H/501Y.V2 ; le variant 20J/501Y.V3 reste encore très rare. Les résultats consolidés de l’enquête Flash #6 et les résultats préliminaires de l’enquête Flash #7 seront disponibles la semaine prochaine.
Ces VOC ont été détectés dans toutes les régions métropolitaines. La proportion de suspicions de variant 20I/501Y.V1 était supérieure à 80% (parmi les tests positifs criblés) dans 67 départements métropolitains et supérieure à 90% dans 23 d’entre eux. La proportion de suspicions de variant 20H/501Y.V2 ou 20J/501Y.V3 était supérieure à 10% dans quatre départements (Creuse, Moselle, Haute-Saône et Vosges).
D’autres variants du SARS-CoV-2 plus rares font aussi l’objet d’un suivi et d’analyses de risque régulièrement mises à jour par le Centre national de référence Virus des infections respiratoires et Santé publique France. Certains ont déjà été détectés sur le territoire et bénéficient d’une surveillance renforcée. Il s’agit notamment des variants suivants : 20A/484K (lignage B.1.525) détecté plus fréquemment en France depuis peu, 20C/H655Y (lignage B.1.616) ayant été identifié en Bretagne en début d’année 2021 dans le cadre d’un foyer épidémique hospitalier, et 19B/501Y (lignage A.27). Le variant 20A/484Q (lignage B.1.617), qui aurait émergé en Inde, a été détecté chez deux voyageurs en provenance d’Inde et en transit par la Guadeloupe, mais aucun cas autochtone n’a été identifié en France à ce jour.
Maintenir les mesures de distanciation malgré l’avancée de la vaccination
Au 20 avril 2021, 13 018 378 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19 et 4 850 310 personnes ont reçu deux doses, soit respectivement 19,4% et 7,2% de la population en France.
La vaccination semble s’accompagner d’un relâchement des mesures barrières alors qu’il est pourtant important de les maintenir. Il reste essentiel que chaque personne présentant des symptômes évocateurs de COVID-19 s’isole immédiatement et réalise un test diagnostique dans les plus brefs délais. L’utilisation des outils numériques (TousAntiCovid) est recommandée pour renforcer les mesures de suivi des contacts et d’isolement rapide.