En semaine 20 (du 17 au 23 mai 2021), l’amélioration des indicateurs épidémiologiques se poursuivait. Alors que les nouvelles admissions à l’hôpital et en soins critiques étaient toujours en diminution, la pression hospitalière restait importante, notamment en soins critiques. La couverture vaccinale continue de progresser, avec 16,2% de la population complètement vaccinée et 35,4% ayant reçu une première dose au 26 mai 2021. Toutefois, une attention particulière doit être portée à la dynamique des variants préoccupants qui pourraient être associés à un risque d’échappement vaccinal ou une plus grande transmissibilité. Dans ce contexte, avec la levée progressive de certaines restrictions, le respect des mesures individuelles de prévention, le contact tracing, et la vaccination restent essentiels pour maitriser l’épidémie.
Une baisse de 20% du taux d’incidence
Au niveau national, 83 125 nouveaux cas ont été confirmés en semaine 20, soit près de 12 000 cas en moyenne chaque jour. En semaine 20, le taux d’incidence était en diminution (124/100 000 habitants vs 154 en S19, taux corrigé pour l’effet des jours fériés, soit -20%), diminution observée dans toutes les classes d’âge. Le taux de dépistage était en diminution (3 511/100 000 habitants, -7% par rapport au taux corrigé de S19) ainsi que le taux de positivité (3,5%, -0,6 point par rapport à S19).
De trop nombreuses personnes hospitalisées alors que la baisse des hospitalisations se confirme
La diminution du nombre de nouvelles hospitalisations de patients COVID-19 et de nouvelles admissions en services de soins critiques, observée depuis la semaine 16, s’est poursuivie en semaine 20. Toutefois, l’impact de cette réduction des nouvelles admissions sur le nombre de personnes en cours d’hospitalisation reste encore limité : le 25 mai, 19 491 personnes étaient encore hospitalisées, dont 3 462 patients en soins critiques.
Le syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS)
Les enfants sont très peu représentés chez les patients hospitalisés pour COVID-19 (moins de 1%) et les décès d’enfants sont exceptionnels. Une surveillance des cas de syndromes inflammatoires multi-systémiques pédiatriques (PIMS) permet d’estimer l’incidence de ces cas en lien avec la COVID-19. Entre le 2 mars 2020 et le 23 mai 2021, 563 cas de PIMS ont été signalés. En France, l’incidence des PIMS en lien avec la COVID-19 (491 cas) a été estimée à 33,8 cas par million d’habitants dans la population des moins de 18 ans.
Les variants sous surveillance, le variant indien en particulier
Les résultats de l’enquête Flash #8 du 27 avril 2021 et les résultats préliminaires de l’enquête Flash #9 du 11 mai 2021 confirment la prédominance du variant préoccupant 20I/501Y.V1 (dit anglais). Il représentait 86,4% des résultats interprétables dans l’enquête Flash #8 et 89,4% des résultats interprétables dans Flash #9. Le variant 20H/501Y.V2 représentait respectivement 7,8% des résultats interprétables dans Flash #8 et 5,7% dans Flash #9. Le variant 20J/501Y.V3 reste très minoritaire.
D’autres variants préoccupants font l’objet d’une surveillance. Le lignage B.1.617 (dit variant indien) a été détecté pour la première fois en Inde à la fin de l’année 2020. Les données des investigations au Royaume-Uni montrent une transmissibilité importante du variant B.1.617.2, aussi élevée voire plus élevée que le variant 20I/501Y.V1. L’efficacité vaccinale pourrait être légèrement diminuée selon les premières études conduites au Royaume-Uni (efficacité variable selon le vaccin et le nombre de doses). En France, au 25 mai, 46 épisodes impliquant au moins un cas de variant du lignage B.1.617 ont été rapportés. Les mesures d’isolement et de contact tracing ont été mises en oeuvre pour chaque épisode et ont limité le risque de diffusion. Toutefois l’augmentation des épisodes, dont certains sont identifiés tardivement car ils ne sont pas liés à des retours d’Inde ou de pays limitrophes, augmente le risque de transmission autochtone de ce variant.
Le VOC 20I/484K, identifié pour la première fois en Grande-Bretagne suite à l’acquisition de la mutation E484K par le VOC 20I/501Y.V1, était peu détecté en France jusqu’à la mi-mars. Au 24 mai, 51 cas ont été recensés dont 31 cas confirmés par criblage ou séquençage, et 20 cas ayant un test RT-PCR positif et un lien épidémiologique avec un cas confirmé.
De manière générale, la proportion de variants ayant la mutation E484K continue d’augmenter au cours des enquêtes Flash, ce qui est suivi avec attention compte-tenu du possible échappement vaccinal des variants porteurs de cette mutation.
En savoir plus :
3,4 millions de doses de vaccins injectées
En une semaine (du 19 au 25 mai 2021), plus de 2,6 millions de personnes ont reçu leur première dose de vaccin, soit en moyenne 374 000 personnes par jour. Au cours de cette semaine, 3,4 millions de doses ont été injectées (en premières ou secondes doses), soit, en moyenne, 488 000 doses par jour.
La vaccination contre la COVID-19 progresse et on dénombrait, au 25 mai 2021 :
- 23 752 184 personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin et 10 883 436 vaccinées avec un schéma complet, soit respectivement 35,4% et 16,2% de la population.
- L’estimation de la couverture vaccinale au sein de la population adulte (âgée de 18 ans ou plus) était de 45,1% pour au moins une dose et de 20,7% pour une vaccination complète.
- Pour les personnes âgées de 75-79 ans, la couverture vaccinale pour au moins une dose était de 85,4% (complètement vaccinées : 69,6%) et de 75,4% pour les 80 ans et plus (complètement vaccinées : 61,7%).
Dans cette période de baisse de la circulation du virus, d’accélération de la vaccination et de levée des restrictions, il demeure primordial de maintenir un haut niveau d’adhésion aux mesures individuelles de prévention, de dépistage, d’isolement des cas et des personnes contacts à risque. Le contact tracing reste essentiel à la maîtrise de l’épidémie. Il est aussi important d’encourager à la vaccination les personnes prioritaires non encore vaccinées.