Progression préoccupante des indicateurs épidémiologiques
Avec 20 177 nouveaux cas confirmés en moyenne chaque jour en semaine 03 et la circulation de variants sur le territoire, le niveau de l’épidémie est préoccupant. Même si l’incidence se stabilise chez les personnes de 75 ans et plus, elles restent les plus touchées par le SARS-CoV-2.
Les indicateurs hospitaliers sont en nette progression. Le nombre de patients hospitalisés en France pour COVID-19 est toujours élevé, avec 27 041 personnes hospitalisées au 26 janvier 2021, dont 3 081 en réanimation.
Le nombre de nouvelles hospitalisations de patients COVID-19 augmente de +16% avec (11 155 nouvelles hospitalisations en semaine 03 versus 9 631 en semaine 02) et le nombre de nouvelles admissions en réanimation de +20% (1706 en semaine 03 versus 1 418 en semaine 02). Le nombre hebdomadaire de décès, incluant les décès survenus en milieu hospitalier et dans les établissements médico-sociaux restait élevé en semaine 02 (données S03 non consolidées). Ainsi, plus de 74 000 décès liés à la COVID-19 ont été rapportés du 1er mars 2020 au 26 janvier 2021.
Couvre-feu anticipé, un impact limité sur l’épidémie
En semaine 03, le recul pour apprécier l’impact du couvre feux anticipé dans les 15 premiers départements où il a été appliqué le 2 janvier (groupe 1) ainsi que dans les 10 départements dans lesquels cette mesure a été étendue à partir des 10 et 12 janvier (groupe 2) est désormais suffisant.
Une baisse du taux d’incidence avait été observée dans les 15 premiers départements en semaine 02, mais cette tendance s’est inversée en semaine 03. Ainsi, les taux d’incidence ont augmenté respectivement de +5% dans le groupe 1, +15% dans le groupe 2 et +9% dans le groupe 3 (c’est-à-dire les 71 départements placés sous couvre-feu anticipé le 16 janvier). Ces éléments ne sont pas en faveur d’un impact positif du couvre-feu anticipé pour contenir l’évolution défavorable de l’épidémie.
Les 7 et 8 janvier : le variant 20I/501Y.V1 représentait plus de 3 cas de Covid-19 sur 100
La découverte de variants du SARS-COV-2 plus contagieux a conduit à mettre en place les études nécessaires à l’évaluation de leur degré de diffusion sur le territoire. Afin d’établir une première cartographie, le CNR Virus des infections respiratoires (Laboratoire associé de Lyon) et Santé publique France, en lien avec l’ANRS Maladies Infectieuses Emergentes, ont proposé à tous les laboratoires de biologie médicale (LBM) publics et privés de transmettre, pour confirmation par séquençage, les échantillons avec un résultat de RT-PCR suspectant un variant rendu les 7 et 8 janvier.
135 laboratoires (+46 par rapport aux résultats préliminaires présentés en S02), répartis sur 12 régions de France métropolitaine, ont participé à cette enquête.
Cette première enquête Flash a permis d’estimer que les variants 20I/501Y.V1 étaient responsables de 3,3% des cas de COVID-19 diagnostiqués par RT-PCR en France au moment de l’enquête (soit environ 4 200 cas en semaine 01 parmi l’ensemble des cas rapportés dans SIDEP) avec une présence hétérogène sur le territoire national pouvant varier de 0,2% en Bourgogne-Franche-Comté à 6,9% en Île-de-France.
La seconde enquête Flash analysera les résultats des tests effectués le 27 janvier 2021. L’objectif de cette seconde enquête est de déterminer le niveau de circulation du variant 20I/501Y.V1 (UK) mais aussi ceux des variants 20H/501Y.V2 (ZA) ou 20J/501Y.V3 (BR).
Gestes barrières, santé mentale et adhésion au vaccin : après un an d’épidémie, où en sont les Français ?
L’enquête CoviPrev permet le suivi de l’adoption des mesures de prévention et des indicateurs de santé mentale. La vague 20 menée entre le 18 et le 20 janvier 2021 montre que parmi les mesures de prévention, celles en lien avec la limitation de l’interaction sociale (éviter les regroupements et les réunions en face à face, éviter les rassemblements festifs, éviter d’aller voir une personne âgée, fragile ou vulnérable) sont moins systématiquement adoptées qu’en vague 19 (14-16 décembre 2020). Le port systématique du masque en public reste la mesure déclarée la plus souvent respectée (85%).
Parallèlement au déploiement de la campagne de vaccination contre la COVID-19, son acceptabilité par les Français a positivement évolué. En vague 20, plus de 54% des personnes interrogées répondaient vouloir certainement ou probablement se faire vacciner contre la COVID-19 contre 40% en vague 19. Même si l’évolution la plus forte concerne les femmes (29% en vague 19 versus 49% en vague 20), les hommes, les CSP+ et les personnes de 65 ans et plus restent les plus enclins à se faire vacciner. Parmi les freins identifiés à la vaccination « la sûreté du vaccin » reste le plus important et est mentionné par 81% des personnes qui ne souhaitaient pas être vaccinées. Les efforts doivent se poursuivre pour informer la population sur les vaccins (tolérance, disponibilité des nouveaux vaccins et des doses, efficacité…).
Concernant la santé mentale, la situation épidémique et les mesures prises pour la contrôler affectent de façon importante la santé mentale de la population. Après avoir été multipliée par 2 entre septembre et novembre, la prévalence des états dépressifs s’est stabilisée à un niveau élevé depuis la vague 17 (4-6 novembre) - environ 20% vs 10% selon les données du Baromètre santé 2017. Les états anxieux se maintiennent également à un niveau élevé, supérieur à 19% (vs 13,5% dans le Baromètre santé 2017).