La suspension de la transmission des résultats de tests COVID-19 dans la base de données SI-DEP du 27 octobre au 03 novembre, ainsi que la suspension de l’activité par une partie des laboratoires de biologie médicale privés entre le 14 et le 17 novembre et le 1er et le 02 décembre, ont eu pour conséquence la perturbation de la production des indicateurs virologiques de Santé publique France.
En conséquence, l’analyse des indicateurs virologiques issus de SI-DEP produits à partir du 28 octobre s’appuie sur les tests antigéniques (TAG), essentiellement réalisés par les officines de pharmacie, ainsi que sur les RT-PCR des laboratoires ayant poursuivi leur transmission.
La circulation du SARS-CoV-2 restait en progression
En semaine 49 (du 05 au 11 décembre), malgré les mouvements de grève de certains laboratoires de biologie médicale privés, la majorité des indicateurs virologiques ainsi que ceux concernant les recours aux soins restaient cohérents et montraient que l’épidémie continuait à progresser, mais de façon moins marquée que la semaine précédente. Les taux de positivité basés sur les tests antigéniques (TAG) et sur l’ensemble des tests étaient en diminution.
Les recours aux soins pour suspicion de COVID-19 continuaient d’augmenter aux urgences, avec 5 194 enregistrés (+17%). Cette tendance était observée pour toutes les classes d’âge, à l’exception des 15-44 ans. Les recours chez SOS Médecins étaient de 3 582 actes (+4%), en hausse chez les moins de 15 ans et les 65 ans et plus.
Les nouvelles admissions à l’hôpital toujours en augmentation
En semaine 49, le nombre de nouvelles hospitalisations a continué d’augmenter (7 475, soit +2%, données non consolidées) mais de façon moins marquée par comparaison aux trois semaines précédentes (+20% en S48). En soins critiques, 625 admissions ont été enregistrées (données non consolidées, soit -2% vs +18% en S48). Quant au nombre de décès à l’hôpital et en ESMS, une augmentation était observée (526, soit +8%, données non consolidées).
Omicron circule de manière quasi exclusive en France et son sous-lignage BA.5 reste omniprésent
En France métropolitaine, BA.5 (tous sous-lignages confondus) représentait 92% des séquences interprétables de l’enquête Flash S48 (28/11). Parmi ces sous-lignages, la détection du sous-lignage BQ.1.1 (ses sous-lignages inclus) continuait d’augmenter à un rythme régulier, avec 62% des séquences interprétables au cours de l’enquête Flash S48 (vs 60% pour Flash S47). Des informations complémentaires seront disponibles dans la prochaine analyse de risque qui sera prochainement publiée sur notre site : Coronavirus : circulation des variants du SARS-CoV-2.
Co-circulation de virus respiratoires : la vaccination doit être renforcée chez les personnes éligibles
Au 12 décembre, 11,4% des 60-79 ans et 14,0% des 80 ans et plus avaient reçu un rappel adapté au variant Omicron (12,6% et 16,0% respectivement chez les éligibles)1. Par ailleurs, 33,4% des 60-79 ans sont considérés comme protégés par la vaccination (dès lors qu’ils ont reçu une dose récente datant de moins de 6 mois), tout comme 16,7% des 80 ans et plus (ayant reçu une dose datant de moins de 3 mois, tous vaccins confondus). Ces proportions ne prennent pas en compte les infections à SARS-CoV-2 ayant pu survenir dans ce délai.
Reprise de l’actualisation des indicateurs de couverture vaccinale des professionnels de santé
Afin d’améliorer l’estimation de couverture vaccinale des professionnels de santé exerçant en Ehpad et des professionnels de santé libéraux, les cohortes utilisées pour produire ces indicateurs ont été mises à jour.
Depuis le 1er décembre, l’actualisation quotidienne de ces indicateurs était temporairement suspendue. Pour rappel, ces indicateurs concernent les couvertures vaccinales au moins une dose, primo-vaccination complète et première dose de rappel.
Les indicateurs sont actualisés avec de nouvelles cohortes ce vendredi 16 décembre 2022, avec l’historique reconstitué sur le tableau de bord « InfoCovidFrance » et en open-data (Géodes, data.gouv.fr), après un temps nécessaire à la vérification et à l’analyse de la qualité de ces indicateurs. Ces nouvelles cohortes incluent les professionnels de santé suivants : médecins, pharmaciens, sages-femmes, dentistes, kinésithérapeutes et infirmier(e)s.
De nouvelles cohortes de professionnels de santé exerçant en établissement de santé étant disponibles, de nouveaux indicateurs les concernant sont également publiés à partir d’aujourd’hui.
Les couvertures vaccinales du deuxième et troisième rappel, ainsi que du rappel adapté au variant Omicron chez les professionnels de santé exercant en Ehpad, professionnels de santé libéraux et professionnels de santé exercant en établissements de santé seront également publiées en open data à compter de cette date.
Au 12 décembre, les couvertures vaccinales pour la primo-vaccination complète et du premier rappel pour les professionnels de santé sont estimées respectivement à 95,6% et 86,0% chez ceux exerçant en Ehpad, 97,7% et 88,7% chez les libéraux et 96,5% et 88,2% chez ceux exerçant en établissements de santé. Les couvertures vaccinales du rappel adapté au variant Omicron chez les professionnels de santé sont estimées à 7,3% chez ceux exerçant en Ehpad, 8,3% chez les libéraux et 8,4% chez ceux exerçant en établissement de santé. La campagne de vaccination automnale incluant la dose de rappel adaptée aux variants Omicron a débuté le 03 octobre 2022.
L’Agence rappelle qu’il est essentiel d’être à jour dans sa vaccination contre la COVID-19, notamment par un rappel avec un vaccin bivalent (contre la souche initiale et le variant Omicron) chez les primo-vaccinés éligibles (dès 3 mois ou 6 mois après la dernière injection selon les recommandations en vigueur).
Par ailleurs et au vu de la nette augmentation des indicateurs de surveillance de la grippe sur le territoire, il est fortement recommandé que les personnes à risque de développer une forme grave de la grippe aient recours au plus vite à la vaccination contre la grippe saisonnière. Les vaccinations contre la grippe et contre la COVID-19 peuvent être réalisées au cours d’une même consultation.
Dans le contexte de la circulation active de plusieurs virus respiratoires, l’application des gestes barrières est essentielle, également dans la perspective des fêtes de fin d’année
Pour se protéger et protéger les personnes à risque de formes graves, l’application des gestes barrières, dont le port du masque (en présence de personnes vulnérables, en cas de promiscuité dans les espaces fermés comme les transports en commun), reste nécessaire et doit être accentuée pour préserver également le système de soin. Le suivi des autres mesures préconisées reste également essentiel : isolement en cas de test positif et/ou en cas de symptôme, lavage des mains et aération des lieux clos.
L’épidémie de bronchiolite circulant a des niveaux élevés, il est également recommandé aux parents de nourrissons et jeunes enfants, ainsi que leur entourage, d’adopter les gestes barrières pour limiter la transmission du virus à l’origine de la bronchiolite.
Pour en savoir plus sur la COVID-19, les systèmes de surveillance et la vaccination, consultez le dossier Santé Publique France et le site Vaccination Info Service. Pour plus d’informations sur les données régionales, consultez les points épidémiologiques régionaux. Retrouvez toutes les données en accès libre sur Géodes.
COVID-19 : point épidémiologique du 15 décembre 2022
En savoir plus[1] Les personnes ayant reçu une dose de rappel adaptée aux variants Omicron sont les personnes avec une primo-vaccination complète qui ont reçu une dose de rappel avec un vaccin bivalent (Pfizer original/Omicron BA.5 ou Moderna original/Omicron BA.1), qu’ils aient précédemment reçu une dose de rappel, plusieurs ou aucune. Celle-ci est recommandée 3 mois après la dernière injection de vaccin pour les 80 ans et plus, et 6 mois pour les 60-79 ans et autres personnes à risque de formes graves de Covid-19. Afin de laisser le temps aux personnes éligibles de réaliser leur injection, l’éligibilité est mesurée avec un mois supplémentaire depuis la dernière injection (4 mois pour les 80 ans et plus et 7 mois pour les 60-79 ans)