La prévalence du tabagisme a augmenté de 3 points chez les plus défavorisés au niveau socio-économique
Entre 2014 et 2019, une baisse du tabagisme en France métropolitaine de 1,9 million de fumeurs quotidiens a été observée. Bien que les dernières estimations de la prévalence tabagique en 2020 (25,5% de fumeurs quotidiens parmi les 18-75 ans)2, n’aient pas montré d’évolution significative en population générale par rapport à 2019, elles soulignent une hausse significative parmi le tiers de la population française dont les revenus sont les moins élevés. La prévalence du tabagisme pour ce groupe est en effet passée de 30% en 2019 à 33% en 2020. Cette hausse a été observée indépendamment du premier confinement au printemps 2020, du fait de l’épidémie de Covid-19. Les inégalités sociales concernant le tabagisme restent ainsi très marquées en 2020, avec 15 points d’écart entre les plus bas et les plus hauts revenus.
Face à ce constat, l’objectif de Santé publique France est de réamorcer une tendance à la baisse, et de mieux cibler les actions de prévention auprès des populations les plus fragiles sur le plan socio-économique pour contrer le rebond du tabagisme constaté pour ces publics, d’autant plus que la consommation de tabac reste la première cause de mortalité évitable en France avec plus de 75 000 décès3 estimés en 2015.
Une campagne pour déconstruire les peurs liées à l’arrêt du tabac
Du 14 février au 13 mars 2022, Santé publique France valorise la diversité des solutions d’arrêt à travers des témoignages réels, afin de montrer qu’il n’est pas si difficile de demander de l’aide auprès d’un pharmacien, d’un médecin, d’un professionnel de Tabac info service au 39 89, etc. et d’être accompagné gratuitement dans sa démarche.
Cette campagne intègre pleinement la notion d’accessibilité (littératie, compréhension, lisibilité) et s’appuie sur des leviers essentiels pour atteindre les personnes à qui elle s’adresse : situations ancrées dans la vie quotidienne, témoignages filmés, le tout allié à une communication de proximité grâce à un dispositif multicanal (vidéos en digital, sur les réseaux sociaux, affichage de proximité, en version imprimée et digital et une opération spéciale en TV/Radio). En plus de ses partenaires institutionnels, Santé publique France a établi un partenariat avec le Journal International de Médecine (JIM) ou encore avec de nombreux intervenants en capacité de relayer les messages auprès des demandeurs d’emplois, des personnes précaires, des personnes en situation de handicap, etc. L’Agence s’appuie également sur les professionnels de santé avec par exemple l’élaboration d’outils spécifiques destinés aux médecins pour la prise en charge de leurs patients dans l’arrêt du tabac.
La campagne met en lumière le moment de bascule vers l’arrêt du tabac pour dédramatiser le passage à l’acte et inspirer les fumeurs sur la base de témoignages vidéos, d’anciens fumeurs ou de fumeurs en cours d’arrêt. Régine, Elodie, Théo et Bénaïd, racontent, face caméra, leur expérience de l’arrêt du tabac. Quatre histoires, quatre raisons d’arrêter, et pour chacun, une stratégie afin d’y parvenir (substituts nicotiniques, accompagnement d’un professionnel ou recours à un groupe de soutien, application Tabac info service).
Ces témoignages permettent ainsi au public de s’identifier à un pair qui aurait vécu la même situation, de déconstruire les peurs et de montrer que l’arrêt du tabac est possible et accessible, grâce notamment à Tabac info service, qui propose des outils gratuits pour disposer d’un accompagnement personnalisé.
Il est aussi souligné que l’arrêt du tabac a non seulement un bénéfice immédiat sur la santé, mais également au niveau financier et en termes de qualité de vie.
La réduction des inégalités sociales de santé au cœur des enjeux de Santé publique France
Depuis sa création, Santé publique France porte une attention particulière aux inégalités sociales et territoriales de santé. Son action vise notamment à intégrer les déterminants sociaux dans ses programmes de surveillance, ses enquêtes et ses évaluations. L’objectif est de concevoir des actions adaptées de prévention et de promotion de la santé et ainsi ajuster les interventions au regard du niveau socio-économique des populations.
Dans le cadre de son programme de lutte contre le tabagisme, Santé publique France prend en compte les inégalités de santé dans la conception, le déploiement et l’évaluation de l’ensemble de ses actions. C’est par exemple le cas du dispositif Mois sans tabac, dont l’efficacité a été démontrée pour l’ensemble des fumeurs, quel que soit leur niveau socio-économique. L’Agence promeut également des aides accessibles et gratuites pour l’accompagnement des fumeurs, comme par exemple le service téléphonique 39 89 de Tabac info service, un outil permettant un suivi gratuit par un tabacologue. L’Agence identifie, expérimente et évalue également des actions de proximité s’adressant aux plus jeunes, comme Unplugged : un programme de prévention des conduites addictives destiné aux collégiens et particulièrement efficace auprès des publics les moins favorisés. Santé publique France a également réalisé des supports d’information conçus pour être accessibles aux personnes éloignées des dispositifs de santé.
La campagne lancée ce lundi 14 février vient ainsi renforcer l’action de Santé publique France auprès des publics les moins favorisés.
Tabac info service : 3 outils d’aide à l’arrêt
Pour s’intégrer au mieux dans les habitudes de chacun, Tabac info service est accessible :
- par téléphone au 39 89 pour échanger avec un tabacologue et disposer d’un accompagnement gratuit
- sur l’application Tabac info service qui offre un e-coaching personnalisé
- sur le web : site internet et Facebook
1 Source : OFDT et Santé publique France.
2 Enquête téléphonique sur échantillon aléatoire auprès de la population adulte résidant en France métropolitaine, menée entre janvier et mars, puis entre juin et juillet 2020, auprès d’un échantillon total de 14 873 individus.
3 Bonaldi C, Boussac M, Nguyen-Thanh V. Estimation du nombre de décès attribuables au tabagisme, en France de 2000 à 2015. Bull Epidemiol Hebd. 2019; (15):278-84.