A la Une - Respecter les valeurs guides de l'OMS de pollution atmosphérique réduirait le coût sociétal de la mortalité de 53 milliards d'euros par an en France
L'école de commerce de l'université d'Aix Marseille a publié une évaluation économique des impacts de l'exposition chronique aux particules fines sur la mortalité en France continentale, en partenariat avec Santé publique France. Elle s'est appuyée sur :• L'évaluation quantitative de l'impact sanitaire (EQIS) de la pollution atmosphérique par les particules fines PM2,5 de Santé publique France ,• La valorisation économique d'un décès évitable et de l'année de vie perdue qui reposent sur les valeurs officielles proposées dans le rapport Quinet, respectivement de 3 millions d'euros et de 80 000 euros. Elle traduit une composante non marchande, dont la comparaison directe avec des composantes uniquement marchandes (tel le Produit Intérieur Brut, PIB) est fortement déconseillée.Plusieurs scénarios de baisse des concentrations de PM2,5 ont été chiffrés respectivement pour les décès évitables et les années de vie perdues :• Le scénario dit " sans pollution anthropique ". Il évalue l'impact annuel d'une situation dans laquelle aucune commune ne dépasserait le niveau de PM2,5 observé dans les 5 % des communes les moins polluées, soit 4,9 μg/m3 (48 000 décès prématurés évitables par an). Les impacts économiques associés sont estimés respectivement à près de 145 milliards et 76 milliards d'euros / an.• Le scénario des " communes équivalentes les moins polluées ". Il évalue l'impact annuel d'une situation dans laquelle toutes les communes atteindraient les niveaux de PM2,5 observés dans les 5 % des communes les moins polluées de la même classe d'urbanisation (< 2 000 habitants, 2 000-20 000, 20 000-100 000,>100 000 habitants), soit 34 500 décès évitables par an. Les impacts économiques associés sont estimés respectivement à 103 milliards et 52 milliards d'euros /an.• Le scénario de l'" OMS ". Il évalue l'impact annuel d'une situation dans laquelle aucune des communes françaises ne dépasserait la valeur guide de l'OMS (10 μg/m3 en moyenne annuelle), soit 17 712 décès évitables. Les impacts économiques associés sont estimés respectivement à près de 53 milliards et 32 milliards d'euros / an.Il s'agit d'estimations a minima car elles n'incluent pas l'impact sur la morbidité. Si l'on ajoute les effets en termes de maladies (affections chroniques respiratoires - asthme, BPCO - ou cardiovasculaires), le coût sociétal est beaucoup plus élevé. En 2015, le sénat avait chiffré le bénéfice net de la lutte contre la pollution de l'air à 11 milliards d'euros / an.
Année de publication
: 03/01/2018