Points clés
- La dernière épidémie s’est étendue sur près d’un an et demi, de fin janvier 2020 à mi-juin 2021 avec un pic en juin 2020. Près de 10 900 cas cliniquement évocateurs vus en consultation ont été estimés, 6 195 cas probables ou confirmés ont été recensés ainsi que 289 hospitalisations et 3 décès. Au plus fort de l’épidémie, les passages aux urgences pour suspicion dengue représentait en moyenne 6% de l’activité des urgences des hôpitaux de Guyane. Le sérotype DEN-1 (84%) était majoritaire mais DEN-2 a circulé également (15%).
- Cette épidémie a été concomitante avec celle de Covid-19 qui a débuté en Guyane début mars 2020 et dont le pic de la première vague a également été atteint en juin 2020. L’adaptation des pratiques de recours aux soins, les similitudes entre tableaux cliniques de dengue et Covid-19, la priorisation du test Covid-19 et les tensions sur les réactifs sont autant de facteurs qui ont pu abaisser la sensibilité de la surveillance. La comparaison avec les épidémies antérieures et ultérieures est donc difficile et le nombre de cas, d’hospitalisations ou encore de passages aux urgences probablement en deçà de ce qui aurait été observé si la pandémie de Covid-19 n’était pas survenue.
- Après un maintien prolongé en situation de foyers épidémiques (9 mois), le secteur des Savanes a été le premier concerné par une intensification de la circulation virale bien plus précoce que dans les autres secteurs, avant de connaître une épidémie durant plus d’un an. Les différences de dynamique épidémique observées par secteur confirme le choix de la territorialisation mis en place en 2012.
- Depuis avril 2023, la Guyane connait une recrudescence des cas de dengue, due majoritairement au sérotype DEN-3, sur l’ensemble du territoire et en particulier sur le secteur des Savanes qui est en épidémie depuis le mois de juin. On observe déjà une pression plus importante sur l’activité des urgences du CH de Kourou avec un nombre de passages pour suspicion de dengue supérieur à 10% de l’activité globale de ce service depuis mi-août. Le sérotype DEN-3 n’a pas été à l’origine d’une épidémie en Guyane depuis 20 ans, ce qui sous-entend un faible immunité de la population et laisse craindre une épidémie d’ampleur.