À la suite d'un signalement concernant une exposition au plomb d'enfants scolarisés dans une école de Seine-Saint-Denis en France, un dépistage du saturnisme infantile a été organisé en mai 2015. L'investigation environnementale a consisté en une évaluation de la présence de plomb par fluorescence aux rayons X et de son accessibilité, et en une mesure du plomb acido-soluble dans les poussières au sol. Une modélisation des plombémies attendues a été réalisée grâce au modèle IEUBK (Integrated Exposure Uptake Biokinetic Model for Lead in Children). La population incluse dans le dépistage s'élevait à 332 enfants exposés, âgés de 3 à 11 ans. Les mesures environnementales ont révélé une accessibilité au plomb dans le groupe scolaire ; 27,9% des échantillons de poussières ont montré une concentration surfacique en plomb supérieure à 100 "g/m2. La moyenne géométrique des plombémies modélisées variait entre 29,7 et 34,6 "g/L pour une concentration surfacique moyenne en plomb dans les poussières de l'école oscillant entre 265 et 354 "g/m2. Toutefois, la moyenne géométrique des plombémies mesurées des 275 (82,8%) enfants exposés ayant participé au dépistage s'élevait à 13,5 "g/L [12,8;14,4], ce qui est comparable à la population générale. Trois plombémies dépassaient le seuil d'intoxication de 50 "g/L. La moyenne géométrique des 199 plombémies des élèves inclus âgés de 3 à 6 ans était égale à 13,8 "g/L [12,9;14,8]. Ce dépistage présente un exemple de gestion du saturnisme infantile à partir d'une problématique environnementale spécifique.
Auteur : Carpentier O, Bassi C, Mekhous S, Langrand J
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2017, n°. 4, p. 78-82