Points clés
- En France métropolitaine, selon Météo-France, l’été 2022 est au deuxième rang des étés les plus chauds observés en France depuis le début du XXème siècle. La période de surveillance estivale 2022 a été marquée par 3 périodes de canicules dont 2 avec des départements de la façade atlantique placés en vigilance rouge, et deux épisodes successifs d’une douzaine de jours en régions Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes. Par ailleurs, cet été a été marqué par d’autres phénomènes météorologiques extrêmes tels que la sécheresse, les feux de forêts, les orages et une canicule en mer méditerranée. Concernant la surveillance sanitaire, parmi les principaux chiffres on note :
- 2 816 décès en excès (+ 17 %), toutes causes confondues, ont été estimés lors des périodes caniculaires dans les départements métropolitains concernés par des dépassements des seuils d’alerte biométéorologiques (excès de mortalité relatif observé dans les départements placés en vigilance rouge plus important que celui des autres départements). La période de surveillance estivale présente l’excès de mortalité le plus important depuis la mise en place du Plan National Canicule de 2004. La classe d’âge des 75 ans et plus représente la grande majorité de ces décès en excès, associée à une forte surmortalité relative de + 20 %.
- 2 060 passages aux urgences et 680 consultations SOS Médecins pour hyperthermie, déshydratation et hyponatrémie (indicateur iCanicule) ont été observés dans les départements concernés par des dépassements des seuils d’alerte biométéorologiques cet été.
- En Île-de-France, l’ensemble des départements de la région ont été placés par Météo-France en vigilance jaune ou orange sur trois périodes : la première période (vigilance jaune-orange) a été observée en juin, la deuxième (vigilance jaune-orange) en juillet et la troisième (vigilance jaune uniquement) en août 2022. Lors de la première et de la troisième période, aucun dépassement des seuils d’alerte biométéorologiques n’a été observé malgré les vigilances jaune ou orange. En revanche lors de la période de fortes chaleurs du mois de juillet des dépassements de ces seuils ont été observés dans 6 départements franciliens (75, 78, 92, 93, 94, 95). Un impact significatif sur la santé a été constaté lors de cette période :
- 325 décès en excès toutes causes confondues ont été estimés lors de cette période caniculaire dans les départements concernés par des dépassements des seuils d’alerte biométéorologiques (soit une surmortalité relative de + 21 %). Parmi ces décès en excès, la grande majorité (n=254) concernaient des personnes âgées de 75 ans et plus, soit une surmortalité relative de + 27 % dans cette tranche d’âges.
- 406 passages aux urgence et 64 actes SOS Médecins pour l’indicateur iCanicule ont été enregistrés sur cette période dans les 6 départements concernés par les dépassements des seuils d’alerte biométéorologiques. Toutes les classes d’âges ont été concernées par ces recours mais principalement les personnes de 75 ans et plus qui ont représenté 52 % des passages aux urgences et 52 % des actes SOS Médecins pour iCanicule. Le taux d’hospitalisation après passage aux urgences pour l’indicateur iCanicule lors de cet épisode était de 54 %tous âges confondus et de 69,5 % chez les 75 ans et plus. Sur la période de surveillance estivale (1er juin au 15 septembre), la majorité des passages aux urgences et des actes SOS Médecins pour iCanicule a été observée en dehors de cet épisode caniculaire (78 % et 80 %, respectivement).