Protocole pour le suivi épidémiologique des travailleurs exposés à l’incendie industriel survenu le 26 septembre 2019 à Rouen

Le 26 septembre 2019, un important incendie s'est déclaré dans les entrepôts de Lubrizol et NL Logistique, situés dans la zone portuaire de Rouen. L'incendie a produit un important panache de fumée qui s'est déplacé sur un axe nord-est, associé à des retombées de suies et des odeurs très gênantes. De nombreux travailleurs présents sur leur lieu de travail proche de l'incendie ou sous le panache de fumée ont pu être exposés aux émissions de l'incendie ou à ses conséquences (stress, dépôts de suie, odeurs…). De plus, plusieurs dizaines d'entreprises sont également intervenues sur le site de l'incendie le jour même et jusqu'à la fin du chantier de remédiation. En réponse à une saisine du ministère de la santé, un dispositif d'évaluation épidémiologique des conséquences sanitaires de cet incendie a été mis en place par Santé publique France, " Santé post-incendie-76 " avec un volet concernant la santé des travailleurs. En réponse à la proposition du Groupe d'alerte en santé travail (Gast) Normandie, ce document expose le protocole retenu pour mettre en place une surveillance épidémiologique de la santé des travailleurs à partir du système national des données de santé (SNDS). L'objectif est de suivre et décrire, de façon similaire à la population générale, l'état de santé des travailleurs exposés à l'incendie ou à ses suites et de le comparer à celui de travailleurs référents afin d'identifier de potentielles augmentations dans la survenue d'événements de santé. La zone d'étude est similaire à celle de l'étude en population générale " Une étude à l'écoute de votre santé " et comprend 119 communes de Seine-Maritime. La population des travailleurs concernés par le suivi est divisée en 3 catégories : • les travailleurs intervenus sur les sites incendiés ; • les salariés des entreprises (publiques ou privées) situées à proximité de l'incendie ; • les salariés des entreprises (publiques ou privées) situées sur l'ensemble des 119 communes. Ces travailleurs seront identifiés soit directement auprès de leur employeur soit à travers les bases de données des caisses de retraite. Les indicateurs sanitaires suivis concernent de manière générale le recours aux soins et les hospitalisations, pour différentes pathologies qui pourront être décrits à court (3 semaines après l'incendie) ou long terme (plus de 5 ans après l'incendie) selon le type de pathologies. En plus d'une présentation des méthodes retenues, le protocole présente les différents intervenants et leurs rôles, la nature et le mode de circulation des données, les mesures suivies pour garantir la sécurité des données et les modalités d'exercice des droits des personnes.