Points clés
VIH/sida
- La participation à l’enquête LaboVIH et la bonne déclaration des nouveaux diagnostics de VIH via e-DO par les cliniciens et les biologistes sont indispensables pour la production d’indicateurs de surveillance fiables. En 2020, en raison de la crise sanitaire liée à la Covid-19, la participation à LaboVIH a baissé dans la région (74% en 2020 contre 79% en 2019).
- Une chute de l’activité de dépistage VIH (-14% par rapport à 2019) a été observée en 2020 en raison de la baisse importante du recours au dépistage lors du 1er confinement au printemps 2020, sans report sur les ventes d’autotests. Cette baisse de l’activité de dépistage s’est accompagnée d’une baisse du nombre de sérologies confirmées positives (-24% par rapport à 2019).
- Le nombre de découvertes de séropositivité a été estimé à 44 par million d’habitants en 2020 (-37% par rapport à 2019 et -16% par rapport à 2018).
- Cette baisse des diagnostics d’infections à VIH peut être en partie liée à la baisse de l’activité de dépistage, à une moindre exposition au VIH liée aux mesures de distanciation sociale ou à un retard au diagnostic.
- Les découvertes de séropositivité ont concerné majoritairement des hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) nés en France (46%, stable), les hétérosexuels nés en France (26,6%, en hausse) et nés à l’étranger (17,3%, en baisse).
- La baisse des découvertes de séropositivité en 2020 est plus marquée chez les personnes nées à l’étranger particulièrement chez les hétérosexuels, probablement en lien avec la baisse des flux migratoires et un accès au dépistage plus difficile pour cette population dans le contexte de la crise sanitaire.
- Parmi les nouvelles découvertes de séropositivité, l’augmentation de la part des personnes âgés de 50 ans et plus observée depuis 2019 se poursuit.
IST bactériennes
- En 2020, une baisse du taux de dépistage des IST (infections à Chlamydia trachomatis, gonococcie et syphilis) a été observée, plus particulièrement des infections à Chlamydia trachomatis. Cette baisse du dépistage a entraîné une diminution du nombre de diagnostics de ces IST.
- Syphilis : En 2020, 198 860 dépistages de la syphilis ont été réalisés par les laboratoires du secteur privé, soit en diminution de 5% par rapport à 2019.
- Infections à gonocoque : En 2020, 167 600 dépistages des infections à gonocoques ont été réalisés par les laboratoires privés, soit en diminution de 5% par rapport à 2019.
- Infections à Chlamydia trachomatis : En 2020, 185 638 dépistages d’infection à Chlamydia trachomatis (Ct) ont été réalisés par les laboratoires privés, soit en diminution de 7% par rapport à 2019.
- Le nombre de consultations en CeGIDD a fortement diminué en 2020 entre les mois de mars et de mai, soit à la période du 1er confinement suite à la pandémie de Covid-19, sans rattrapage sur le reste de l’année.
Impact de la pandémie à SARS-CoV-2 sur le dépistage du VIH et des IST bactériennes
- Une baisse du recours au dépistage en 2020, observée à la fois pour le VIH et les IST bactériennes, peut laisser craindre un retard au diagnostic et une circulation plus importante de ces infections. Dans le contexte de pandémie de Covid-19, il convient d’inciter la population à recourir au système de soins, et notamment à l’offre de dépistage dans toutes ses modalités, afin de permettre une prise en charge adaptée.
- Par ailleurs, il est essentiel d’améliorer l’exhaustivité des données de surveillance, qui s’est particulièrement dégradée ces deux dernières années, afin de pouvoir disposer d’indicateurs robustes au niveau national et territorial, indispensables au suivi de la stratégie nationale de santé sexuelle 2017-2030.