Introduction - Cet article présente les données épidémiologiques de l'épidémie de chikungunya à Mayotte et à La Réunion et des éléments de réflexion pour l'évaluation de l'impact des arboviroses. Méthodes - À La Réunion, la surveillance reposait sur une recherche active en période d'incidence modérée et sur les signalements de médecins sentinelles au pic épidémique. Les formes graves hospitalisées et les décès ont fait l'objet de surveillances spécifiques. À Mayotte, il s'agissait d'un dispositif passif de signalement basé sur les médecins, complété par une recherche prospective des formes graves hospitalières. Des enquêtes complémentaires ont permis de contrôler la fiabilité des résultats. Résultats - À La Réunion, 266 000 cas ont été rapportés ainsi que près de 250 cas graves, 44 cas de transmission materno-néonatale et plus de 250 décès. À Mayotte, le nombre de cas a été réévalué à 60 000 grâce aux enquêtes complémentaires. Six formes graves et 9 cas de transmission materno-néonatale ont été identifiés. Discussion - Une réflexion sur la surveillance entomologique, la veille internationale, la modélisation, l'évaluation de la lutte antivectorielle et la communication apparaît nécessaire pour mieux gérer les arboviroses émergentes. (R.A.)
Auteur : Renault P, Sissoko D, Ledrans M, Pierre V, Brucker G
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2008, n°. 38-39-40, p. 343-6