N°467 - Octobre 2024 - Préserver la nature pour protéger la santé des populations
Faire de la protection de la biodiversité un enjeu de santé publique est une nécessité car une nature " en bonne santé " est essentielle à la (sur)vie des êtres humains. Or force est de constater que les sociétés contemporaines, par leurs modes d'existence et de production, malmènent la nature et s'en éloignent… Ce numéro de La Santé en action éclaire les liens multiples et complexes entre nature et santé (physique et mentale) des individus à la lumière des publications scientifiques des dernières années. Un important chapitre est consacré aux politiques de renaturation urbaine, qui nécessitent de la coopération au sein des collectivités locales entre les services santé et environnement, ainsi que des outils de planification à moyen terme. Enfin, des exemples sont donnés, illustrant mille moyens de retrouver contact avec les bienfaits de la nature, à la crèche, à l'école, dans les maisons de retraite, dans les jardins partagés, etc.
Sommaire
- Des politiques publiques pour reconnecter les humains à la nature
- Préserver la nature pour protéger la santé des populations
Des liens étroits entre biodiversité et santé
- Le mot « nature » recèle une diversité de représentations
- Pourquoi la nature nous est‑elle essentielle ?
- « La connexion à la Terre est primordiale »
- La santé humaine pâtit d’une vision simpliste de la biodiversité
- Nature et jardin dans la prévention et l’accompagnement thérapeutique
- La santé psychique en manque d’expériences de nature
- Quand l’effondrement du vivant angoisse les individus
La renaturation des villes, un enjeu complexe
- Favoriser le dialogue pour des politiques urbaines au service du vivant et de la santé
- « Assurer un espace vert à moins de 10 min à pied »
- « Les sols sont un patrimoine à préserver et à transmettre »
- Lahti mise sur la biodiversité pour améliorer le cadre de vie
- Faciliter l’accès aux espaces naturels pour tous les citadins
- « Les classes populaires bénéficient moins des bienfaits de la végétalisation des villes »
- « Une barrière symbolique peut rendre inaccessibles des lieux pourtant ouverts à toutes et tous »
Reconnecter les humains à la nature
- « Expérimenter soi-même les effets positifs de la nature pour s’en convaincre »
- « Le potager se révèle un formidable outil pour éveiller les sens des tout‑petits »
- « Dans la nature, les élèves s’entraident et coopèrent davantage qu’en classe »
- « S’adonner à l’observation apporte un émerveillement bienfaisant »
- « Drôles d’oiseaux ! réunit les générations pour préserver la biodiversité »
- « Les jardins maraîchers, gérés par des femmes, ont conduit à davantage de diversité alimentaire »
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Les numéros parus en 2024
De récentes études ont mis en évidence cette réalité : les premières années de la vie de l'enfant, y compris in utero, constituent une période charnière pour son développement. Ainsi les expériences vécues au tout début de l'existence, positives ou négatives, ont un impact plus tard sur la santé physique et mentale des individus, sur leur bien-être social et affectif. Ce dossier de La Santé en action partage les dernières connaissances scientifiques, produites notamment par la psychologie et les neurosciences. Il donne un éclairage sur les interventions apportant un soutien aux parents dans la construction d'interactions chaleureuses, stimulantes et répondant aux besoins fondamentaux des tout-petits. En effet, l'enfant a besoin de créer avec la/les personnes qui prennent soin de lui un lien d'attachement sécurisant, fondamental pour grandir dans la confiance et renforcer sa capacité à faire face à l'adversité dans le futur.
L'éducation à la sexualité des jeunes demeure un enjeu crucial, pour lutter contre le sexisme et les violences sexuelles mais aussi pour donner à chacun les clés d'une vie affective, relationnelle et sexuelle épanouie. Ce numéro de La santé en action s'attache à montrer comment l'éducation à la sexualité n'est plus aujourd'hui seulement fondée sur la prévention des risques ; elle s'inscrit dans une vision globale de la santé et du bien-être. Cette nouvelle approche, positive, encadrée par les recommandations internationales de l'Unesco, fait la part belle à l'apprentissage du rapport au corps et de l'intimité ainsi qu'à la communication autour des émotions, au respect de soi et des autres, etc. Dès lors, une éducation " complète " à la sexualité, progressive et adaptée à tous les âges, nécessite de la pluridisciplinarité dans les interventions, à l'école et en dehors. C'est un changement pour les acteurs qu'il faut accompagner.
Les numéros parus en 2023
La notion de consentement peut être définie comme un " acte par lequel quelqu'un donne à une décision, dont un autre a eu l'initiative, l'adhésion personnelle nécessaire pour passer à l'exécution ". A tout moment de sa vie l'individu est amené à donner son consentement, et ainsi de décider de ce qu'il souhaite. Ceci vaut bien entendu pour la vie affective et sexuelle pour laquelle la notion de consentement est incontournable. Mais aussi pour la contraception, l'interruption volontaire de grossesse, les consultations médicales, les actes médicaux, l'ensemble des soins, la fin de vie, etc. Ce dossier analyse les conditions que les professionnels de tous champs – santé mais aussi éducation social – doivent réunir, toutes les questions qu'ils doivent se poser pour recueillir le consentement des personnes avant tout geste et tout acte.
La mi-vie, c'est-à-dire 40-55 ans, est une période charnière pour faire de la prévention et promouvoir la santé de la population. Charnière mais peu exploitée car pas identifiée comme un tournant dans le maintien en santé. Les autres âges de la vie sont bien mieux balisés : petite enfance, adolescence, jeunes adultes, puis plus tard, avancée en âge, personnes âgées. Ce numéro spécial présente un état des connaissances scientifiques sur les déterminants et l'état de santé des 40-55 ans. Puis il explore ce qui peut être mis en œuvre au profit de la santé des quadras et quinquas, ces " invisibles " des schémas de prévention et de santé publique. Sont passés en revue plusieurs programmes et dispositifs innovants qui s'attachent à améliorer la santé des personnes de cette tranche d'âge. Une trentaine de scientifiques et de professionnels de terrain ont apporté leur contribution à ce numéro spécial. Ce qui frappe dans ce constat est le creusement des inégalités sociales de santé : à mi-vie déjà, selon leur conditions de vie l'écart est considérable entre les personnes ayant bénéficié de conditions favorables et a contrario celles dont le parcours a été beaucoup plus rude et la santé est déjà dégradée.
L'activité physique est bénéfique pour la santé globale - physique et mentale - de l'ensemble de la population. Les recherches scientifiques les plus récentes au niveau international ont confirmé qu'elle l'est tout aussi pour les personnes souffrant d'une pathologie.
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La pandémie Covid-19 a un impact négatif majeur sur la santé mentale de la population, objectivé par des enquêtes scientifiques et par les professionnels qui travaillent en première ligne. Une trentaine d'experts et de professionnels de terrain dressent un état des connaissances et analysent les conséquences que la pandémie a sur la santé mentale de l'ensemble de la population. Ils formulent des recommandations pour l'action. Ce numéro spécial questionne en particulier l'éthique et les inégalités sociales et territoriales de santé.
C'est un nouveau métier dans la santé : les médiatrices et médiateurs facilitent l'accès des patients aux soins et de l'ensemble de la population à la prévention. Le creusement des inégalités de santé actuellement à l'oeuvre, du fait de la pandémie Covid-19 - et de la crise économique qui l'accompagne - place désormais sous la lumière ces " médiateurs " qui font le lien entre les personnes vulnérables et le système de santé. Une trentaine d'experts apportent leur contribution à ce numéro spécial.
C'est un déterminant de la santé des populations insuffisamment reconnu : l'urbanisme joue un rôle crucial dans la qualité de vie, le bien-être et donc la santé globale de tout individu. Quatre experts de l'urbanisme favorable à la santé ont coordonné ce dossier central : Anne Roué Le Gall, Mathilde Pascal, Nina Lemaire et Thierno Diallo. Ce numéro présente une synthèse des connaissances et des focus sur des pratiques d'urbanisme favorable à la santé en France et à l'étranger. Une vingtaine de chercheurs et professionnels de terrain y ont contribué. Avec la contribution de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui établit un constat d'urgence - l'urbanisme dégradé tue - et formule des propositions.
Pour promouvoir la santé de la population, les services de santé, sociaux et d'éducation ne suffisent pas : certains citoyens ne sont pas en capacité d'accéder à la santé, aux soins, à la prévention. Si l'on veut que ces populations bénéficient des droits fondamentaux, il faut " aller-vers " elles. Ce numéro spécial est entièrement consacré à cette démarche : il en synthétise l'état des connaissances et en présente des exemples diversifiés sur le territoire national, département d'outre-mer compris. Une trentaine d'experts et de praticiens de terrain ont contribué.