Les risques sanitaires varient suivant la durée d’usage, l’âge lors des consommations, la nature des produits, leur composition, leur mode de consommation, la quantité consommée et le contexte de leur consommation.
A court terme, les risques sont surtout des intoxications aiguës, accidents, violences et rapports sexuels non protégés ou non désirés. A plus long terme, la consommation régulière peut conduire à l’installation d’une dépendance. Elle peut être associée à des difficultés sociales et économiques et favoriser le développement de troubles psychiatriques.
Plusieurs outils peuvent être utilisés pour évaluer le niveau de dépendance / trouble de l’usage tels que le questionnaire CAST pour le cannabis, les 11 critères du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM 5) créée par l'American Psychiatric Association ou encore les 6 critères de la Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé (CIM-10) créée par l'Organisation mondiale de la santé.
Consommation de drogue : les risques concernant la nature et la composition des produits
Chacune des classes de produit expose à des risques spécifiques. Les dépresseurs sont à l’origine de dépressions respiratoires, les stimulants présentent des risques cardiaques. Lorsque plusieurs produits sont consommés les risques sont majorés. Les NPS (nouveaux produits de synthèse) sont à l’origine de surdoses car la dose qui produit l’effet escompté est souvent proche de la dose dangereuse. Les risques à moyen et long terme sont par ailleurs encore souvent mal connus.
Outre les effets toxiques de la substance en elle-même, dont les teneurs peuvent être très variables en principe actif, les produits de coupage fréquemment ajoutés aux substances peuvent être à l’origine d’effets inattendus et d’intoxications.
Consommation de drogue : risques concernant les modes de contamination
Injecter, fumer, sniffer, inhaler ou ingérer sont autant de manières de consommer les drogues. Chacun de ces modes de consommation présente des risques spécifiques : risques de surdose, risques d’infection, de transmission de virus (VIH, hépatite C), de blessures ou coupures, de maladies respiratoires…
Le risque infectieux
L’usage de drogues par voie injectable ou sniffée constitue un vecteur de transmission du VIH et de l’hépatite C. Le partage du matériel de consommation mais aussi de préparation à l’injection ou au sniff favorisent la transmission des virus. L’injection par voie intraveineuse reste le principal mode de transmission du virus de l’hépatite C (VHC) chez les usagers de drogues. Le risque infectieux dû à l’hépatite C se maintient à un niveau élevé parmi les usagers de drogues intraveineuses (opiacés ou stimulants). Contrairement au partage de la seringue elle-même, le partage du matériel de préparation reste une pratique assez fréquente (pour 43% des injecteurs au cours du dernier mois selon l’enquête Coquelicot 2011) et beaucoup d’usagers de drogues par voie intraveineuse ignorent encore qu’il s’agit d’une pratique à risque. Les injecteurs novices pour qui les premières injections sont souvent non planifiées et pratiquées par un tiers « initiateur » sont plus exposés à ce genre de risque.
Consommation de drogue : risques concernant la quantité consommée
La surdose, potentiellement mortelle, intervient quand la substance contient une teneur en principe actif supérieure à ce que l’usager peut supporter. La mortalité par surdose est principalement le fait de l’héroïne et des autres substances opiacées.
Consommation de drogue : risques concernant le contexte de consommation
La vulnérabilité psychique ou physique de l’usager peut l’exposer à des risques de malaise, de bad trip. Certaines situations (baignade, conduite…) peuvent accroître les risques (noyade, accidents…).
Consommation de drogue : risques concernant les consommations associées
Les consommations associées : un usager de substances consomme parfois plusieurs substances licites (alcool, médicaments détournés, protoxyde d’azote, etc.) ou illicites de manière simultanée. Conjugués, les effets des produits peuvent être amplifiés et entraîner des risques plus graves pour la santé.
Consommation de drogue : risques à l’adolescence
A l’adolescence, la consommation de substances peut porter atteinte à la maturation cérébrale, pouvant entrainer des troubles de santé mentale. Le cannabis peut aussi affecter la mémoire, la concentration et la motivation.
Consommation de drogue : risques concernant la grossesse
La consommation de drogues illicites durant la grossesse comporte des risques spécifiques pour le développement et la santé du bébé. Pour certaines substances, ces risques sont bien identifiés et documentés ; mais pour d’autres, les données manquent. Il est difficile d’évaluer les effets dans la mesure où les études comportent souvent des effectifs restreints, que les polyconsommations sont fréquentes et que les données sont généralement déclaratives, ce qui crée un biais de désirabilité qui peut être particulièrement fort sur ce sujet sensible.
Les études n’ont pas mis en évidence d’effets tératogènes, c’est-à-dire susceptibles de produire des malformations, parmi les drogues illicites. Les malformations observées seraient plutôt le fait de polyconsommations associant l’alcool.
La consommation d’opiacés, par l’alternance de prise et de manque, est à l’origine de souffrance fœtale pouvant entraîner une fausse couche, un retard de croissance in utero et un accouchement prématuré. Un suivi de grossesse rapproché ainsi que la prise d’un traitement de substitution aux opiacés (TSO, méthadone ou bubrénorphine) sont recommandés aux femmes enceintes usagères d’opiacés.
Les stimulants consommés durant la grossesse présentent les mêmes risques, auxquels s’ajoutent celui d’hématome rétro-placentaire pour la cocaïne et le crack, et de pré éclampsie pour la MDMA et les amphétamines. À la naissance, les enfants de femmes consommant des drogues peuvent souffrir d’un syndrome de sevrage du nouveau-né qui sera bien pris en charge par les équipes soignantes.
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Usage de drogues et relations sexuelles
On désigne par « chemsex » la prise de drogues lors de rapports sexuels. On le distingue du « slam » qui désigne l’injection de produits psychostimulants dans un contexte sexuel. Il est pratiqué par les hommes ayant des relations avec d’autres hommes (HSH), mais aussi dans les milieux libertins hétérosexuels. Il s’agit le plus souvent de « plans » à plusieurs, aussi appelés « plans chems », « plans slam », « plans planants », « slam party ». Les « chemsexeurs » cherchent à augmenter le désir, le plaisir, les sensations. Ils espèrent se sentir plus performants sexuellement en prenant des drogues.
La pratique du « chemsex » expose à de nombreux risques pour la santé et l’équilibre personnel : augmentation des risques de dépendance et de surdose, d’abcés, infection au VIH ou au VHC, etc.