Quel est le rôle de Santé publique France dans le projet JACARDI ?

Santé publique France porte plusieurs responsabilités au sein de JACARDI. Elle est l’autorité compétente pour la France, et coordonne JACARDI-France auprès de cinq autres entités affiliées françaises afin d'assurer une complémentarité et une cohérence des actions.

Publié le 17 octobre 2024
Dans cet article

Au-delà d’une meilleure identification du fardeau des maladies, JACARDI s’aligne avec les priorités de Santé publique France pour une prise en compte de l'ensemble des déterminants de santé, y compris sociaux et économiques. JACARDI permettra de développer et d’enrichir les composantes "réduction du fardeau des maladies et inégalités sociales de santé" inscrite comme un enjeu fort de l’agence et de développer des approches spécifiques auprès des populations vulnérables. JACARDI portera une attention particulière aux freins à l’accès aux soins et à l’information, en lien avec le statut socio-économique, l’origine ethnique, l’éducation et le genre.

Le rôle de Santé publique France est donc multiple :

  • l’agence joue le rôle d'autorité de coordination pour la France, supervisant les activités de diverses entités affiliées : CHU de Nantes, CHU de Tours, CHU de Toulouse, CHU de Lyon, CH de Saint-Brieuc - Paimpol-Tréguier ;
  • elle dirige le groupe de travail sur la littératie en santé, veillant à ce que les projets soient alignés avec la méthode Ophelia de l'OMS ;
  • et co-dirige l’action sur les registres et les données, destiné à améliorer la surveillance et le partage des données. 

De plus, Santé publique France est directement impliquée dans de nombreux projets, notamment : 

  • des campagnes de littératie en santé ciblant des populations spécifiques comme les femmes atteintes de désordre hypertensif de la grossesse, ou la population adulte en général ;
  • l’analyse de données et développement d'algorithmes pour identifier les types de diabète et suivre les résultats de santé ;
  • la création d'outils de dépistage pour identifier les individus à haut risque de diabète.

Améliorer la littératie des femmes après un désordre hypertensif de la grossesseAfficherMasquer

Dans le cadre de l’action conjointe entre états membres européens JACARDI, Santé publique France et ses partenaires ont pour objectif de concevoir et mettre en œuvre un pilote d’intervention visant à améliorer la littératie en santé des femmes ayant eu un désordre hypertensif de la grossesse, c’est-à-dire leur capacité à accéder, comprendre, évaluer et utiliser l’information afin de prendre les meilleures décisions concernant leur santé. Cette intervention sera conçue en suivant la méthode Ophelia, internationalement reconnue et validée par l’OMS, dont l’objectif est de permettre le développement d’actions sur le terrain utiles, et adaptées aux différentes populations. Elle met l’accent sur la co-construction de l’intervention afin de réduire les inégalités sociales de santé et inclure toutes les parties prenantes, y compris pour ce pilote les femmes elles-mêmes, dans la conception et la mise en œuvre des interventions.

Améliorer le système de surveillance du diabète en France en renforçant les systèmes d’informationAfficherMasquer

L'émergence et la disponibilité du Système national de données de santé (SNDS)* au cours des dernières années a fourni un outil puissant pour la recherche et la surveillance épidémiologique du diabète en France. Un système de surveillance du diabète a été développé et permet de produire en routine, depuis 2010, des indicateurs de prévalence, incidence du diabète traité pharmacologiquement ainsi que de l’incidence des complications. Il permet également de les décliner à différents niveaux territoriaux et socio-économiques.

Cependant, l’utilisation de cet outil ne permet pas encore d’identifier les personnes à haut risque de diabète, ni de générer les données cliniques et biologiques nécessaires à la surveillance des principaux facteurs de risque de complications, ni de produire des analyses stratifiées par type de diabète.

La mise à disposition de nouvelles données accessible, pertinentes et de référence et du renforcement de la stratégie d’open data constituent un levier majeur de l’action de l’agence. C’est pourquoi, Santé publique France, propose dans le cadre des projets pilotes Unknown DIAB, DIAB Lab et DIAB Type 1 de renforcer le Système national de données de santé (SNDS) afin d’améliorer le système de surveillance du diabète en France. 

Les objectifs de ces trois pilotes sont respectivement de : 

  • Développer un algorithme pour identifier les personnes à haut risque de diabète non diagnostiqué et mettre les résultats, sous forme de cartographies, à disposition des acteurs des politiques de santé publique locales. Cela permettrait de cibler directement les personnes à haut risque ainsi que leurs professionnels de santé, et d'envisager une campagne de prévention personnalisée dans une démarche proactive "d’aller vers" puis de "ramener vers" le système de santé.
  • Collecter les données biologiques directement auprès des laboratoires de biologie médicales et constituer une cohorte passive (un groupe de personnes suivi sans sollicitation active via des questionnaires par exemple) à partir de ces données, couplées aux données du SNDS, pour un échantillon de personnes atteintes de diabète dans deux régions françaises : La Réunion et la Guyane. Il s'agira également, de manière plus générale, de tester la faisabilité et la pertinence d'un système de surveillance des facteurs de risque des complications liées au diabète, basé sur l’appariement entre les entrepôts de données biologiques et le SNDS.
  • Développer un algorithme identifiant des cas de diabète de type 1 ou de type 2 dans le SNDS afin de développer un système de surveillance spécifique par type de diabète qui permetttra d'améliorer l'aide à la décision en matière de prise en charge du diabète et offrira un vaste potentiel pour la recherche sur le diabète en France.

Le SNDS est une base de donnée médico administrative anonymisée regroupant notamment les consultations, les délivrances de médicaments, les prises en charge à 100% par l'Assurance maladie et les hospitalisations des personnes résidant en France et bénéficiant d'un régime d'Assurance maladie.

Améliorer les connaissances sur la pression artérielle et l’hypertension artérielle en population généraleAfficherMasquer

Plusieurs pays ont développé des campagnes pour améliorer la connaissance de l’hypertension artérielle (HTA) en population générale en associant une campagne de communication à une mesure de la pression artérielle dans des lieux publiques (campagnes « Know Your Numbers » (Blood Pressure UK - Royaume-Uni), « May Measurement Month » (International Society of Hypertension – Organisation mondiale de la santé)). Malgré les bénéfices démontrés de la prévention, du dépistage et de la prise en charge de l’hypertension artérielle, plusieurs indicateurs comme la prévalence, le dépistage ou le contrôle n’ont pas connu d’amélioration depuis 2006 en France contrairement à de nombreux pays.

Santé publique France propose donc d’adapter ce type de campagnes au contexte Français en suivant les principes d’amélioration de la littératie en santé et selon les principes de marketing social :

  • une campagne pour améliorer la connaissance des chiffres de pression artérielle de la population générale à l’échelle infrarégionale, en ciblant des régions volontaires particulièrement concernées par l’HTA ; 
  • une campagne, visant à mesurer la pression artérielle et proposer le dépistage de l’HTA en pharmacie principalement et dans d’autres lieux publiques.