La crise sanitaire en lien avec l’épidémie de COVID-19 a eu un impact sur la santé mentale des Français. L’enquête CoviPrev menée de façon répétée par Santé publique France depuis le mois de mars 2020 atteste d’une dégradation de la santé mentale de la population.
Cette situation a fait l’objet de plusieurs signalements émanant de professionnels, notamment de services de psychiatrie et de pédiatrie, portant sur une augmentation de la prise en charge de jeunes patients pour tentatives de suicide et autres diagnostics de santé mentale.
Dans ce contexte, la production des données de surveillance de l’état de santé mentale des populations a été renforcée par Santé publique France, avec la mise en place de bulletins hebdomadaires de surveillance à partir des données des urgences et de SOS Médecins.
L'enquête CoviPrev
CoviPrev est une enquête répétée et conduite auprès d’un échantillon de 2000 personnes comparable à la population française en termes d’âge, de sexe, de catégorie socioprofessionnelle, de région d’habitation et de taille d’agglomération. Elle permet de suivre à un rythme régulier, l’évolution de la satisfaction de vie, des problèmes de sommeil et des états anxieux et dépressifs en population générale adulte.
Santé publique France publie régulièrement les résultats des différentes vagues de l’enquête CoviPrev :
L’action de Santé publique France pour décrire l’impact sur la santé mentale de la pandémie
Des sources de données diversifiées et complémentaires
En raison de l’impact potentiel de l’épidémie de COVID-19 et des mesures de contrôle de l’épidémie sur la santé mentale de la population, Santé publique France assure une surveillance épidémiologique spécifique, qui repose sur 3 systèmes d’information complémentaires :
- Le système de surveillance SurSaUD® comprenant :
- les données des urgences hospitalières (réseau Oscour®)
- les données des associations SOS Médecins
- les données mortalité (Insee et certification électronique des décès)
- Les données d’enquête déclaratives
- Le système national des données de santé
Le système de surveillance SurSaUD®
Les données des passages aux urgences du réseau Oscour® (qui représentent 93% des passages aux urgences sur le territoire) et les données des actes médicaux SOS Médecins (qui représentent 95% des actes médicaux SOS Médecins) constituent la source de données la plus rapidement mobilisable grâce à une transmission quotidienne des données. Elles permettent d’analyser les recours aux soins d’urgences pour tentative de suicide et autres diagnostics de santé mentale.
Les enquêtes déclaratives
La seconde source de données régulière repose sur l'enquête CoviPrev. D’autres enquêtes en cours ou à venir sont conduites auprès de populations spécifiques : femmes enceintes (enquête Covimater), enfants et adolescents (enquête Confeado) et participeront à mieux suivre, analyser et documenter l’état de santé mentale des français. Une attention particulière sera portée à la santé mentale des enfants et aux jeunes.
Le système national des données de santé
Enfin, l’exploitation des données du système national des données de santé (SNDS) permettront d’observer de façon précise les recours aux soins hospitaliers pour troubles mentaux (en particulier dépression) et tentatives de suicides et leur évolution au cours de la crise sanitaire.
Des bulletins hebdomadaires pour suivre l’évolution de la santé mentale
Santé publique France publie à compter d’aujourd’hui et à un rythme hebdomadaire des bulletins spécifiques pour suivre et analyser l’évolution de la santé mentale :
- des passages aux urgences pour geste suicidaire, troubles de l’humeur (incluant les troubles dépressifs) et troubles anxieux
- des actes SOS Médecins pour angoisse, états dépressifs et troubles du comportement.
Ils renseigneront également sur le résultat des études mises en place dans le cadre de cette surveillance.
Ces bulletins visent à informer l’ensemble des acteurs de la santé mentale de l’évolution de la santé mentale des français et contribuer ainsi aux orientations des prises de décision des décideurs, des actions menées par les acteurs de terrain, et plus largement à sensibiliser la population générale de ce constat.