L’hépatite aiguë A est un virus touchant le foie qui se transmet le plus souvent par les mains, ou par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par les matières fécales. Sa prévention est basée sur l’hygiène et la vaccination. En France, l’hépatite A est une maladie à déclaration obligatoire (DO) depuis 2005. Santé publique France surveille l’évolution épidémiologique de l’hépatite A et publie chaque année les données issues de cette surveillance. L’occasion de rappeler que l’adoption des mesures d’hygiène et la vaccination restent les moyens de prévention permettant de limiter la circulation de ce virus.
Hépatite A en France : données de surveillance 2021
Maintien à un niveau bas du nombre de cas des déclarations, marqué par les effets de la pandémie de COVID-19
En 2021, le nombre de cas déclarés d’hépatites aiguës A s’est maintenu à un niveau bas après une année 2020 déjà marquée par les effets de la pandémie de COVID-19. En effet, 423 cas d’hépatite aiguë A ont été notifiés (contre 411 en 2020 et 1 379 en 2019) avec un taux de déclaration inchangé par rapport à 2020 de 0,6 pour 100 000 habitants.
Ce faible niveau d’incidence était, comme en 2020, lié notamment à :
- une proportion plus faible de cas en lien avec un voyage à l’étranger par rapport aux années précédant la pandémie (28 % en 2021, 21 % en 2020 et 39 % entre 2006 et 2019) et ce malgré les moindres restrictions de déplacement internationaux lors de l’année 2021.
- Une meilleure hygiène des mains et les mesures de distanciation sociale promues dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, qui pourraient avoir contribué à une plus faible circulation du virus de l’hépatite A.
Quel était le profil des cas déclarés d’hépatite A en France en 2021 ?
En 2021, les taux de déclaration étaient comparables chez les femmes et les hommes (0,6/100 000 habitants).
La moyenne d’âge des cas rapportés était de 37 ans (de 1 à 95 ans). Les taux d’incidence par classe d’âge étaient plus élevés chez les 6 à 15 ans (1,1 pour 100 000 habitants) et les 0 à 6 ans (1 pour 100 000 habitants) comme observé habituellement (à l’exception de l’année 20171).
Quelles sont les régions les plus touchées ?
Comme les années précédentes, la majorité des cas était déclarée en métropole et notamment en Ile-de-France mais le plus fort taux de déclaration était observé dans le département ultra-marin de Mayotte (23,9/100 000 habitants en 2021).
Sur le reste du territoire, les taux de déclaration étaient compris entre 0 (dans 22 départements où aucun cas n’a été déclaré en 2021) et 2,1/100 000 habitants (Cantal).
Quelles étaient les principales expositions à risque en 2021 ?
Les principales expositions à risque rapportées dans les 2 à 6 semaines avant le début des signes étaient :
- un séjour à l’étranger (sans qu’il soit possible d’affirmer le caractère importé de l’infection) (28% des cas) ;
- la consommation de fruits de mer (28 %) ;
- un contact avec un cas dans l’entourage (22 %) ;
- le fait de vivre dans le foyer d’un enfant de moins de 3 ans (20 % des cas).
La proportion de cas possiblement exposés à l’étranger, bien qu’à nouveau la plus élevée, était toujours basse par rapport aux années précédant la pandémie de COVID-19 (47 % des cas en 2019) de même que la présence de cas connus d’hépatite A dans l’entourage (33 % en 2019).
L’augmentation importante des cas habituellement notifiés en septembre et octobre après un séjour en zone d’endémie lors des congés d’été n’était toujours pas observée en 2021 du fait d’une possible limitation des échanges internationaux, mais également d’une possible diminution de la circulation du virus de l’hépatite A dans les autres pays du fait des mesures d’hygiène promues pour lutter contre la pandémie de COVID-19.
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Quelles sont les mesures pour prévenir l’hépatite A ?
Afin de limiter toute reprise épidémique de l’hépatite aigüe A, l’application des recommandations vaccinales reste de vigueur, préconisant un renforcement de la vaccination des HSH suite à l’épidémie de 2017, mais également dans l’entourage familial d’un cas confirmé, et lors d’un séjour dans une zone de moyenne ou haute endémie.
Le respect de l’hygiène personnelle et collective, en particulier le lavage fréquent des mains à l’eau et au savon, reste également primordial pour limiter le risque de transmission de l’hépatite A.
[1] Pour rappel, l’année 2017, a été marquée par une épidémie affectant particulièrement les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes