Le passage du cyclone tropical intense Chido, le 14 décembre 2024 à Mayotte, a provoqué des dégâts matériels majeurs, affectant les infrastructures essentielles mais également les structures d’offre de soins. La situation exceptionnelle à Mayotte engendre de nombreux risques pour la santé publique. Face à cette crise et l’impact considérable sur les acteurs habituels (médecins, pharmaciens, biologistes, associations…), une surveillance adaptée a été mise en place pour tenir compte des contraintes actuelles. Ainsi, Santé publique France se mobilise avec les acteurs de la santé, afin de détecter précocement tout événement susceptible de représenter une menace pour la santé des populations.
Comment est organisée la surveillance sanitaire à Mayotte après le passage du cyclone ?
La surveillance de routine mise en place avant le passage du cyclone, n'est plus entièrement opérationnelle en raison des difficultés de circulation et de l'absence des réseaux informatiques et de communication. Pour y remédier, Santé publique France a mis en place un système de surveillance d’urgence afin de recueillir directement sur le terrain l’information concernant l’état de santé de la population auprès des acteurs locaux, parmi lesquels :
- le centre hospitalier de Mayotte,
- l'ESCRIM (hôpital de campagne de la sécurité civile coordonné par le ministère de l'Intérieur),
- les centres médicaux de référence,
- les centres d’hébergement d’urgence répartis sur l’ensemble du territoire.
L’agence a ainsi adapté sa démarche d’« Aller-vers » impliquant la surveillance à base communautaire instaurée lors de la crise de l’eau potable en 2023.
Aujourd’hui, les équipes de Santé publique France, renforcées par les volontaires de la Réserve Sanitaire, interviennent sur le terrain auprès de ses partenaires : l'Agence régionale de santé, le Centre hospitalier de Mayotte, ainsi que les médiateurs des associations sanitaires et sociales.
Cette mobilisation de tous permet de maintenir une surveillance sanitaire et de publier une première analyse des conséquences sanitaires du cyclone présentant les principaux motifs de recours aux soins notamment :
- les plaies et traumatismes ;
- les décompensations de maladies chroniques ;
- les diarrhées et infections respiratoires ;
- les troubles psychologiques.
La surveillance sanitaire est amenée à évoluer en fonction du rétablissement du système de soins et des moyens de communication, afin de revenir progressivement à une surveillance de routine, telle qu’elle existait avant le passage du cyclone.