Dans un contexte de stabilité du niveau de couverture vaccinale et des paramètres virologiques (variants), cette hausse est très probablement attribuable à des contacts plus fréquents et/ou moins bien protégés. La dernière enquête CoviPrev (28 septembre-05 octobre) indique un niveau d’adhésion à la vaccination (être vacciné ou en avoir l’intention) stable à 87%. L’adoption systématique des gestes barrières se maintient à des niveaux inférieurs à ceux atteints lors des vagues précédentes. Dans un contexte de reprise de la circulation des virus hivernaux, l’adhésion aux gestes barrières, en association avec la vaccination et le respect des autres mesures de prévention, reste primordiale pour contrôler de manière durable l'épidémie et préserver le système de soins.
Les taux d’incidence en baisse excepté dans certaines régions
Au niveau national, en semaine 40, le taux d’incidence était toujours en baisse avec 44 nouveaux cas pour 100 000 habitants (-10%), soit 4 172 cas diagnostiqués par jour en moyenne. Il était en diminution dans toutes les classes d’âge, à l’exception des 70-89 ans où il s’est stabilisé. Il restait supérieur à 50 chez les 30-39 ans et les 20-29 ans. Le taux de dépistage, incluant tests antigéniques et PCR (autotests exclus), était toujours très élevé (4 265/100 000 habitants, -7%) et en diminution dans toutes les classes d’âge cette semaine. Le taux de positivité était stable (1,0%, -0,1 point).
En France métropolitaine, le taux d’incidence était en augmentation en Corse (+18%) et stable en Île-de-France, Hauts-de-France (+4%) et Bretagne (+4%). Il était en diminution dans les autres régions. En Outre-mer, le taux d’incidence a diminué en Guyane, passant de 495/100 000 habitants à 369, soit -25%. En Guadeloupe, il a continué de diminuer en semaine 40 (-12%) mais a augmenté en Martinique (+12%).
La diminution des indicateurs virologiques était toutefois moins marquée que les semaines précédentes. Au niveau national, le R-effectif restait inférieur à 1 mais son augmentation depuis trois semaines consécutives (de 0,72 à 0,89) témoigne d’une hausse de la circulation du virus dans la population.
Moins de 7 000 patients hospitalisés, la baisse se poursuit à l’hôpital
Au niveau hospitalier, la baisse des indicateurs s’est poursuivie, avec 1 083 nouvelles hospitalisations (-17%) et 276 nouvelles admissions en soins critiques (-16%). Au 12 octobre, 6 690 patients COVID-19 étaient hospitalisés, dont 1 124 en soins critiques.
En France métropolitaine, les taux de nouvelles hospitalisations et admissions en soins critiques étaient en diminution ou stables dans toutes les régions, excepté une légère augmentation des hospitalisations en Bretagne et en Pays de la Loire, et des admissions en soins critiques en Grand-Est.
En Outre-Mer, la pression hospitalière restait forte en Guyane avec des taux d’hospitalisation et d’admission en soins critiques élevés et stables. L’excès de mortalité modéré observé entre les semaines 29 et 37 s’est accentué en semaine 38 et en semaine 39. Le nombre de nouvelles admissions à l’hôpital était toujours en baisse en Martinique et en Guadeloupe.
Plus de 85% des 12 ans et plus complètement vaccinés
Le 12 octobre, l’estimation de la couverture vaccinale en France à partir de Vaccin Covid était de 75,6% (50 706 321) pour au moins une dose et de 73,5% (49 311 847) pour une vaccination complète. 50 685 731 des 12 ans et plus avaient reçu au moins une dose (87,7%) et 49 297 130 (85,3%) une vaccination complète.
Au 12 octobre, 93,6% des résidents en Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou USLD (unité de soins de longue durée) avaient reçu au moins une dose de vaccin (91,7% pour la vaccination complète). Chez les professionnels de santé libéraux, la couverture vaccinale continue de légèrement progresser : 96,2% avaient reçu au moins une dose et 95,2% étaient complètement vaccinés.
Comment évolue l’adhésion des Français aux mesures de prévention contre la Covid-19 ?
Les résultats de la vague 28 de l’enquête CoviPrev (28 septembre-05 octobre) indiquent une stabilisation de l’adoption systématique des gestes barrières par rapport à la vague précédente (début septembre). 87 % des répondants sont favorables à la vaccination contre la Covid-19 : ils ont soit déjà reçu au moins une première dose du vaccin, soit ont l’intention de le faire.
Les raisons de non-vaccination les plus évoquées chez les personnes déclarant ne pas avoir l’intention de se faire vacciner étaient :
- « Les nouveaux vaccins ne sont pas sûrs » pour 64 %.
- « Les informations exprimées dans les médias sur la sécurité et l’efficacité des vaccins sont contradictoires » pour 48 %.
- La préférence pour d’autres moyens de prévention que la vaccination pour 43 %.
Concernant l’adhésion aux gestes barrières, une stabilisation de l’adoption de l’ensemble des gestes de prévention est observée par rapport à la vague 27. En vague 28, le lavage systématique des mains s’est stabilisé autour de 60 % et 66% des répondants déclarent systématiquement porter le masque en public. En septembre 2021, 45 % des répondants déclaraient aérer leur logement toutes les heures pendant quelques minutes, soit une augmentation de 6 points par rapport à mai et une stabilisation par rapport à août.
Impact du passe sanitaire et du non-remboursement des tests de dépistage sur la vaccination
Parmi les 87 % de personnes déjà vaccinées ou ayant l’intention de le faire, 30 % déclaraient avoir été décidées par la mise en place du passe sanitaire. Parmi les 13 % de personnes non-vaccinées, 68 % déclaraient qu’elles ne se rendraient pas ou plus dans les lieux où le passe sanitaire serait obligatoire, 22 % qu’elles paieraient les tests chaque fois qu’elles en auraient besoin (dont 11% sans limiter leurs sorties), et 8 % déclaraient qu’elles se feraient vacciner contre la Covid-19 ; chez les personnes non-vaccinées âgées de 18 à 24 ans cette proportion atteint 18 %.
Si les tests ne sont plus remboursés, 15 % des personnes refuseraient de payer le test si elles avaient des symptômes (69 % prendraient rendez-vous chez leur médecin pour que le test leur soit remboursé), et 26 % le refuseraient si elles étaient contact à risque d’une personne positive à la Covid-19 (58 % prendraient rendez-vous chez leur médecin pour que le test leur soit remboursé). Parmi les personnes non-vaccinées ou n’ayant pas le passe sanitaire, 36 % accepteraient de le payer si elles avaient besoin du passe sanitaire.
Parmi les 733 personnes ayant réalisé au moins un test de dépistage depuis le mois de juillet, 35 % l’ont réalisé pour l’obtention d’un passe sanitaire, 25 % pour une situation de contact à risque d’un cas positif et 16 % pour présence de symptômes évocateurs de la Covid-19. 56 % de ces personnes déclaraient qu’elles auraient effectué ce test même si ce dernier n’était pas remboursé dont 63 % en cas de symptômes, 59 % en cas de situation de contact à risque et 46 % pour l’obtention d’un passe sanitaire.
A compter du 15 octobre, certains tests ne seront plus remboursés par l’Assurance Maladie. Une baisse du recours au dépistage est attendue, qui n’aura a priori qu’un impact modéré sur le taux d’incidence. Pour rappel, le taux d’incidence est le produit du taux de positivité (nombre de cas sur le nombre de personnes testées) et du taux de dépistage (nombre de personnes testées, rapporté à la population). Les taux de positivité des tests dits « de confort » sont généralement très faibles.
Santé publique France publiera des données sur le potentiel impact de la fin du remboursement des tests sur le suivi des indicateurs épidémiologiques dans le point épidémiologique du 21 octobre.