Une suspicion d'agrégats de cancers du sein chez des personnels d'un bâtiment administratif d'un institut de recherche de Meurthe et Moselle a été investiguée par Santé publique France et sa cellule d'intervention en région Lorraine (Cire) en lien avec les membres du Gast (Groupe alertes en santé travail) et le service de médecine de prévention concerné. Pour les 10 cas rapportés, l'enquête a porté sur i) l'identification des cas, ii) la reconstitution des parcours dans l'entreprise et des expositions professionnelles et environnementales, iii) la description médicale de chaque cas, iv) une recherche bibliographique des caractéristiques épidémiologiques des cancers du sein, v) la recherche de facteurs de risque avérés ou suspectés de ces cancers, vi) la recherche du caractère cancérogène des produits et équipements utilisés. Diagnostiqués entre 2003 et 2013, les cas ont concerné près d'une femme sur cinq ayant travaillé dans le bâtiment entre 1969 et 2013, ce qui tend à montrer un excès de risque de survenue de ce cancer par comparaison aux données de la population française. Chaque cas présentait entre 1 et 5 facteurs de risques individuels. Les investigations n'ont pas permis de mettre en évidence des rayonnements ionisants, des champs électromagnétiques, un transformateur au pyralène, des composés chimiques. Pour tous ces facteurs, soit les concentrations observées étaient inférieures à la réglementation, soit l'estimation des expositions passées (en particulier aux composés chimiques) n'a pas été possible. Santé publique France et le Gast ont proposé à l'entreprise : une sensibilisation des personnels au dépistage organisé du cancer du sein, la prise en compte des risques psycho-sociaux, la poursuite des démarches de prévention des risques chimiques.
Année de publication
: 2018
Pages : 32 p.