Cas autochtones détectés : les maladies transmises par les moustiques confirment leur progression en France hexagonale

Les premiers cas autochtones de dengue, de chikungunya et d’infection par le virus West Nile ont été déclarés cet été. Santé publique France rappelle l’importance de la déclaration des cas et les gestes à adopter pour se protéger des piqûres de moustique.

Publié le 9 août 2024
Dans cet article

La dengue, le chikungunya et le Zika sont des maladies classiquement tropicales dues à des arbovirus. Ces virus sont régulièrement importés sur le territoire hexagonal par des voyageurs (cas importés) et peuvent ensuite être transmis à une nouvelle personne par le moustique tigre (Aedes albopictus). 

Le Virus du Nil Occidental (en anglais : West Nile Virus) est lui aussi un arbovirus mais qui est quant à lui transmis principalement par les moustiques du genre Culex. Les oiseaux sont le principal réservoir du virus West Nile mais les humains, les chevaux et d’autres espèces de vertébrés sont aussi susceptibles d’être infectés par la piqûre d'un moustique. 

La période d’activité des moustiques vecteurs de ces maladies a débuté le 1er mai alors qu’une forte augmentation des cas de dengue importés sur le territoire était observée depuis 2023.

Pour tous ces virus, une partie des infections est asymptomatique (20 à 80% selon les virus et les études). 

Les symptômes de ces maladies, lorsqu’ils sont présents, se ressemblent (fièvre et douleurs musculaires et articulaires), mais présentent quelques spécificités :

  • Dengue : les symptômes les plus fréquents sont une fièvre et des douleurs articulaires, ses complications sont rares mais peuvent être sévères (défaillances viscérales et hémorragies).
  • Chikungunya : les symptômes les plus fréquents sont une fièvre et des douleurs articulaires, qui peuvent persister des semaines voire des mois chez quelques patients.
  • Zika : les symptômes sont généralement bénins, mais le virus peut provoquer des anomalies congénitales en cas d’infection pendant la grossesse.
  • Virus du Nil occidental : les symptômes les plus fréquents sont une fièvre et des douleurs articulaires. Cependant, le virus peut provoquer des atteintes neurologiques graves (méningites, encéphalites et méningo-encéphalites) dans 1% des infections.

Quelle est la situation en France hexagonale ?

Pendant la période d’activité des vecteurs, du 1er mai 2024 au 6 août 2024, ont été identifiés en France hexagonale :

  • 979 cas importés de dengue 
  • 10 cas importés de chikungunya
  • 2 cas importés de Zika 

Au 7 août 2024, des cas de transmission autochtone d’arbovirus ont également été détectés : 

  • 1 cas autochtone de dengue en Occitanie
  • 1 foyer avec 2 cas autochtones de dengue en Paca
  • 1 cas autochtone de chikungunya en Île-de-France
  • 3 cas autochtone d’infection par le virus du Nil occidental en Paca

En savoir plus : 

Comment la surveillance des arboviroses est-elle organisée ?

La surveillance repose sur la déclaration obligatoire avec signalement de tout cas, importé ou autochtone, documenté biologiquement. Chaque signalement est effectué par les médecins et les laboratoires et déclenche une investigation épidémiologique et entomologique de manière immédiate.

La surveillance épidémiologique permet de réduire le risque de développement de foyer de transmission voire d’épidémie dues à ces virus. La détection d’un cas d’arbovirus donne lieu à des investigations épidémiologiques et entomologiques pour déclencher rapidement des mesures de lutte antivectorielle et ainsi limiter le risque de transmission locale du virus.

Lorsqu’un cas autochtone est identifié (personne n’ayant pas voyagé récemment en zone de circulation des virus, s’étant contaminée localement), les mesures de lutte antivectorielle sont renforcées. 

Les professionnels de santé jouent un rôle central dans la surveillance et le contrôle des arboviroses. 

Leur contribution comprend :

  • La diffusion de messages de prévention aux patients, notamment sur les moyens d’éviter les piqûres de moustiques.
  • Le diagnostic et la prise en charge des patients infectés.
  • Le signalement des cas aux agences régionales de santé (ARS), ce qui déclenche des enquêtes et des mesures de démoustication.

En cas de foyers autochtones, ces signalements permettent également de sécuriser les produits d’origine humaine (transfusions, greffes…).

En savoir plus :

Quels sont les gestes à adopter pour se protéger des moustiques ?

Les bons gestes à adopter pour vous protéger et éviter de vous faire piquer par des moustiques dans les régions où des moustiques infectés peuvent circuler sont :

  • porter des vêtements amples et couvrant ;
  • utiliser des répulsifs anti-moustiques cutanés ;
  • utiliser des ventilateurs ;
  • dormir sous une moustiquaire ;
  • brancher des diffuseurs électriques ;
  • utiliser des serpentins à l’extérieur.

Au retour des régions ou pays où des cas ont été signalés, il est recommandé :

  • de consulter un médecin en cas de symptôme (douleurs articulaires, douleurs musculaires, maux de tête, d’éruption cutanée avec ou sans fièvre, conjonctivite…) ;
  • d’éviter de se faire piquer par un moustique et ainsi infecter de nouveaux moustiques qui pourraient contaminer une autre personne.

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Maladies à déclaration obligatoire (MDO)

Le dispositif de surveillance des maladies à déclaration obligatoire repose sur la transmission de données par les médecins et les biologistes (libéraux et hospitaliers)...