Introduction : les cardiopathies ischémiques (CPI) et l'insuffisance cardiaque (IC) sont des pathologies chroniques fréquentes et graves. Les objectifs de cette étude sont d'estimer la prévalence " déclarée " des antécédents de CPI et d'IC dans la population adulte française à partir des enquêtes " Handicap-Santé " et de décrire les restrictions d'activité et de participation sociale, ainsi que la qualité de vie des personnes atteintes de ces pathologies. Méthodes : " Handicap-Santé " est un système d'enquêtes déclaratives par entretien en face-à-face comprenant un volet ménages (HSM, réalisée en 2008) et un volet institution (HSI, en 2009) ; 29 931 personnes ont été interrogées pour HSM et 9 104 pour HSI. Les données ont été standardisées sur l'âge pour décrire les restrictions d'activité et de participation sociale des adultes avec antécédent de CPI (mais sans IC) et de ceux avec IC. Résultats : la prévalence déclarée des CPI est globalement égale à 3,7% dans la population adulte et celle de l'IC à 2,3%. La qualité de vie des patients est altérée, avec une réduction du score physique moyen plus marquée pour l'IC que pour les CPI. Dans la population ayant déclaré une CPI mais pas d'IC, 35,2% se sont déclarés " fortement limités à cause d'un problème de santé ", cette proportion étant de 50,0% pour les personnes avec IC. Parmi les activités élémentaires de la vie quotidienne, ce sont les difficultés pour la toilette et l'habillage qui ont été les plus souvent rapportées, mais avec une fréquence plus élevée pour les personnes avec IC. Entre 25 et 60 ans, l'impact sur l'emploi est notable : le taux d'actifs occupés, égal à 78% dans la population sans CPI ni IC, se limitait à 56,6% pour les personnes avec CPI sans IC et à 38,8% pour celles avec IC. Discussion-conclusion : cette étude décrit le retentissement fonctionnel notable de ces pathologies. Sa principale limite provient de la nature déclarative du recueil d'information dans les enquêtes HSM-HSI. De plus, si l'enquête permet l'étude des associations entre pathologies et restrictions d'activité ou de participation sociale, elle ne permet pas de conclure sur le lien de causalité. (R.A.)
Auteur : de Peretti C, Perel C, Tuppin P, Iliou MC, Juilliere Y, Gabet A, Olie V, Danet S, Danchin N
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2014, n°. 9-10, p. 172-81