Chlamydiae
Chlamydiae

Les chlamydioses sont des infections sexuellement transmissibles dues à la bactérie Chlamydia Trachomatis. Limiter les contaminations passe par l’usage du préservatif et le dépistage.

Mis à jour le 29 novembre 2024

Chlamydiae : données

Activité de dépistage : poursuite de l’augmentation du nombre de dépistages

Dépistages remboursés en secteur privé et public, hors hospitalisations (SNDS)

En 2023, 3,0 millions de personnes ont été dépistées au moins une fois pour une infection à Chlamydia trachomatis, soit un taux national de dépistage de 44 pour 1 000 habitants (Figure 1). 

Plus des deux tiers (70%) des personnes dépistées en 2023 sont des femmes, avec un taux de dépistage environ deux fois plus élevé chez celles-ci (60 pour 1 000) que chez les hommes (27 pour 1 000). Le taux est encore plus important chez les femmes de 15 à 25 ans (141 pour 1 000), chez lesquelles la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande un dépistage systématique, mais également chez celles de 26-49 ans (124 pour 1 000).

Entre 2014 et 2023, le taux de personnes dépistées au moins une fois dans l’année pour une infection à Chlamydia trachomatis a plus que doublé (19 vs 44 pour 1 000). Sur les trois dernières années (2021-2023), l’augmentation globale du taux de dépistage est de +27%, similaire entre les hommes et les femmes. Chez les femmes de 50 ans et plus, l’augmentation est plus marquée (+50%) par rapport à celles de 26-49 ans (+30%) ou de 15-25 ans (+17%). 

Figure 1. Taux de dépistage des infections à Chlamydia trachomatis par sexe et classe d’âge (personnes dépistées au moins une fois dans l'année pour 1 000 habitants), France, 2014-2023
Taux de dépistage des infections à Chlamydia trachomatis par sexe et classe d’âge (personnes dépistées au moins une fois dans l'année pour 1 000 habitants), France, 2014-2023
Note : L’année 2018 est une année de modification de la nomenclature des tests de dépistage/ diagnostic des infections à Chlamydia trachomatis - Source : SNDS, exploitation Santé publique France, 2024

Le taux de dépistage de l’infection à Chlamydia trachomatis en 2023 est nettement plus élevé en Guyane (107 pour 1 000), Martinique (92), Guadeloupe (88) et à la Réunion (80) que dans l’hexagone (Figure 2).

Figure 2 - Taux de dépistage des infections à Chlamydia trachomatis par région de domicile (personnes dépistées au moins une fois dans l'année pour 1 000 habitants), France, 2023
Taux de dépistage des infections à Chlamydia trachomatis par région de domicile (personnes dépistées au moins une fois dans l'année pour 1 000 habitants), France, 2023
Source : SNDS, exploitation Santé publique France, 2024

Dépistages en CeGIDD (données des Rapports d’activité et de performance-RAP)

En complément des dépistages remboursés par l’Assurance maladie, environ 245 000 dépistages gratuits d’infection à Chlamydia trachomatis ont été déclarés par les CeGIDD en 2023, dans le cadre de la surveillance SurCeGIDD. Ces dépistages ont concerné 63,7% d’hommes cis, 35,9% de femmes cis et 0,4% de personnes trans. 

Evolution du nombre de cas, taux d’incidence et taux de positivité 

Infections diagnostiquées en secteur privé et traitées (SNDS)

Le nombre de personnes diagnostiquées pour une infection à Chlamydia trachomatis au moins une fois dans l’année en secteur privé a régulièrement augmenté depuis 2014. En 2023, le nombre de personnes diagnostiquées a été estimé à environ 55 500, soit une augmentation de 10% par rapport à 2021. Cette augmentation est observée chez les hommes (+23%), notamment chez ceux de 50 ans et plus (+39%), mais pas chez les femmes (-3%).

Le taux d’incidence des cas diagnostiqués avec une infection à Chlamydia trachomatis en 2023 (personnes diagnostiquées au moins une fois dans l’année) était de 81 pour 100 000, un peu plus élevé chez les hommes que chez les femmes (92 vs 72). Comme les années précédentes, le taux d’incidence en 2023 reste beaucoup plus important chez les jeunes femmes de 15-25 ans (271 pour 100 000) (Figure 3). Parmi les hommes, ceux de 26-49 ans présentaient le taux d’incidence le plus élevé (188 pour 100 000).

Le taux d’incidence en 2023 était le plus élevé en Guyane (185 pour 100 000 habitants). Le taux était élevé également dans les autres DROM à l’exception de Mayotte (entre 110 et 138), et en Ile-de-France (122) (Figure 4).

Figure 3. Taux d’incidence des diagnostics d’infection à Chlamydia trachomatis en secteur privé par sexe et classe d’âge (personnes diagnostiquées au moins une fois dans l'année pour 100 000 habitants), France, 2014-2023
Taux d’incidence des diagnostics d’infection à Chlamydia trachomatis en secteur privé par sexe et classe d’âge (personnes diagnostiquées au moins une fois dans l'année pour 100 000 habitants), France, 2014-2023
Note : L’année 2018 est une année de modification de la nomenclature des tests de dépistage/ diagnostic des infections à Chlamydia trachomatis - Source : SNDS, exploitation Santé publique France, 2024
Figure 4 - Taux d’incidence des diagnostics d’infection à Chlamydia trachomatis en secteur privé, par région de domicile (personnes diagnostiquées au moins une fois dans l'année pour 100 000 habitants), France, 2023France, 2014-2023
Taux d’incidence des diagnostics d’infection à Chlamydia trachomatis en secteur privé, par région de domicile (personnes diagnostiquées au moins une fois dans l'année pour 100 000 habitants), France, 2023France, 2014-2023
Source : Source SNDS, exploitation Santé publique France, 2024

Infections diagnostiquées en CeGIDD

Le nombre d’infections à Chlamydia trachomatis rapporté par les CeGIDD dans le cadre de la surveillance SurCeGIDD est d’environ 19 000 en 2023. 

Les infections à Chlamydia trachomatis diagnostiquées en CeGIDD en 2023 ont concerné 63,0% d’hommes cis, 36,7% de femmes cis et 0,3% de personnes trans (Tableau). L’âge médian des personnes diagnostiquées pour cette IST était de 24 ans, 26 ans chez les hommes cis, 21 ans chez les femmes cis et 28 ans chez les personnes trans. Parmi les personnes pour lesquelles l’information était disponible, 20% étaient nées à l’étranger. Les hommes hétérosexuels représentaient 39% des cas, les HSH 22%, les femmes hétérosexuelles 37% et les femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes (FSF) 2%. La majorité des cas (82%) avaient eu au moins 2 partenaires sexuels au cours des 12 mois ayant précédé le diagnostic. Des signes cliniques d’IST ont été identifiés lors de la consultation dans seulement 21% des cas. 

Le taux de positivité des infections à Chlamydia trachomatis dépistées en CeGIDD était de 8,2% en 2023 (8,5% chez les femmes cis, 8,0% chez les hommes cis et 7,0% chez les personnes trans). Ce taux a eu tendance à augmenter par rapport à 2021 quel que soit le genre (Figure 5). Parmi les personnes dont les pratiques sexuelles étaient connues, les taux de positivité en 2023 étaient comparables : 8,8% chez les femmes hétérosexuelles, 8,2% chez les HSH et 7,8% chez les hommes hétérosexuels. Ils sont là aussi en augmentation par rapport à 2021.

Les taux de positivité régionaux sont les plus élevés aux Antilles (15,4% en Guadeloupe, 12,6% en Martinique) et en Guyane (12,3%) (données non disponibles pour Mayotte et Hauts-de-France) (Figure 6).

Figure 5 - Taux de positivité (%) des dépistages des infections à Chlamydia trachomatis en CeGIDD selon le genre des consultants et leur pratiques sexuelles, France, 2021-2023
Taux de positivité (%) des dépistages des infections à Chlamydia trachomatis en CeGIDD selon le genre des consultants et leur pratiques sexuelles, France, 2021-2023
Source : : SurCeGIDD, Santé publique France, données au 31/12/2023
Figure 6. Taux de positivité (%) des dépistages des infections à Chlamydia trachomatis en CeGIDD, par région des CeGIDD, France, 2023
Taux de positivité (%) des dépistages des infections à Chlamydia trachomatis en CeGIDD, par région des CeGIDD, France, 2023
Source : SurCeGIDD, Santé publique France, données au 31/12/2023

Diagnostics de lymphogranulomatose vénérienne

La lymphogranulomatose vénérienne (LGV) est une infection due aux souches de génovar L de Chlamydia trachomatis. Elle est responsable d'infections anorectales, principalement chez les HSH. 

Dans le cadre de l’enquête Anachla 2023 réalisée par le Centre national de référence (CNR) des IST bactériennes, 1 563 échantillons anorectaux positifs à Chlamydia trachomatis ont été analysés. Parmi ceux-ci, 121 étaient de génovar L, soit une prévalence de la LGV de 7,7% en France entière, en baisse significative par rapport à 2022 (13,4%) et 2021 (17%). Huit cas de LGV ont été retrouvés en Outre-mer (7 à la Réunion et 1 en Martinique), soit une prévalence de 12,7% (8/63), en augmentation par rapport à 2022 (3,7%, 2/56) et supérieure à celle retrouvée en France hexagonale (7,6%). 
Les cas de LGV concernaient 96,7% d’hommes cis (tous des HSH lorsque le sexe des partenaires était connu), 1,7% de femmes cis (2 cas) et 0,8% de femmes trans.

La moitié des patients diagnostiqués avec une LGV ne présentaient aucun signe clinique anorectal et étaient séronégatifs pour le VIH.