Menaces de santé publique : anticipation, préparation et réponse
Aujourd’hui, il est primordial considérer de nombreuses menaces sanitaires telles que la circulation des maladies infectieuses émergentes ou l’antibiorésistance comme des enjeux de santé publique. Tout au long de l’année en 2023, Santé publique France a alerté, surveillé et promu la prévention des maladies infectieuses telles que la COVID-19, les virus de l’hiver, les IST ou encore les alertes des infections causées par des aliments . Dans ce contexte, la vaccination et les gestes de prévention restent primordiales pour se prémunir des virus infectieux.
L'épidémie massive d'infections à streptocoques du groupe A, qui s'est manifestée au début de l'année 2023, principalement chez des enfants de moins de 10 ans dans diverses régions de France, a fait l'objet d'une surveillance active.
Concernant les épidémies de COVID, grippe et bronchiolite, une surveillance dite intégrée a été mise en place à compter de la saison 2023-2024 avec la publication d’un bulletin " infections respiratoires aiguës " afin de mesurer et analyser la circulation des virus en population et sur le territoire sous un même format de restitution hebdomadaire :
- la Covid-19 : la surveillance continue de la maladie a porté tant sur l’évolution de la surveillance génomique des variants du SARS-CoV-2 (Consortium Emergen) que sur l’impact de l’épidémie sur la santé mentale des populations ;
- la grippe : dans le cadre de travaux sur l’intérêt de l’extension de la vaccination contre la grippe saisonnière aux enfants sans comorbidité, Santé publique France a mis à disposition de la HAS une analyse des données de surveillance de la grippe en France hexagonale, au cours des épidémies de 2011-2012 à 2021-2022 ;
- la bronchiolite (VRS) : le bilan annuel de la surveillance hivernale 2022-2023 de la bronchiolite en France fait état d’un hiver marqué par une très forte intensité notamment en terme de passages aux urgences et d’hospitalisation. Des affiches d'information ont été partagées visant à rappeler les gestes barrières à adopter pour protéger les enfants du virus à l'origine de la bronchiolite.
Dans le cadre de ses missions, Santé publique France, réalise une surveillance des infections liées à la consommation d'aliments contaminés et alerte les cas contaminés :
- 5 cas graves de listériose, dont 4 chez des femmes enceintes ayant présenté des accouchements prématurés, infectées par la souche de Listeria, ont signalé des symptômes entre avril et décembre 2022.
- Du lundi 4 au dimanche 10 septembre 2023, un restaurant aurait servi des aliments soupçonnés d'avoir contaminé des clients par le botulisme. Santé publique France a rappelé à cette occasion les mesures d’urgence à adopter pour toutes les personnes ayant fréquenté cet établissement.
Les maladies contagieuses touchent le plus souvent les enfants très tôt dans la vie. Ces derniers, particulièrement fragiles, sont donc une cible prioritaire des programmes de vaccination. En 2023 :
- A l’occasion de la semaine européenne de la vaccination (SEV) 2023, Santé publique France a publié les données d’adhésion vaccinale en population générale et les couvertures vaccinales 2022 au niveau national et régional : 84,6 % des personnes interrogées en France hexagonale déclaraient être favorables à la vaccination en général, chiffre en hausse par rapport à 2021. L’agence a également mis à disposition de nombreux outils afin d’informer et de promouvoir la vaccination auprès du public et des professionnels de santé.
- Les données actualisées de surveillance des hépatites B, C et Delta publiées sur notre site ont montré une progression de la vaccination contre l’hépatite B et des dépistages des hépatites B et C.
- De nombreux cas de diphtérie ont émergé en France hexagonale, la majorité des cas ont été rapporté chez des personnes migrantes et chez des voyageurs. Une surveillance constante de la situation a été mise en place, mettant en évidence une augmentation des cas de diphtérie chez les personnes migrantes et chez les voyageurs, en particulier ceux qui ne sont pas à jour dans leurs vaccinations. En réponse à cette hausse, des mesures ont été prises : la diffusion d'un message informant les associations s'occupant des populations migrantes et les professionnels de la santé de l'augmentation des cas chez ces personnes.
Santé publique France a pour mission de surveiller et de prévenir ces infections en établissements de santé, établissements médico-sociaux et soins de ville, contribuant ainsi à en limiter l’impact.
Les infections nosocomiales sont contractées dans les établissements de santé au cours ou au décours de la prise en charge d’un patient et qui n’étaient ni présentes, ni en incubation au début de cette prise en charge. L’enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales et des traitements anti-infectieux en établissement de santé (ENP) 2022, coordonnée par Santé publique France dans le cadre du Réseau de prévention des infections associées aux soins (Repias) a montré que 1 patient hospitalisé sur 18 est concerné.
L’agence pilote la surveillance épidémiologique et la prévention de la résistance aux antibiotiques en France et participe à la surveillance européenne, grâce à différents dispositifs dont l’objectif est de préserver l’efficacité des antibiotiques. Les données sur la consommation d'antibiotiques en milieu urbain en France en 2022, réalisé dans le cadre de la campagne " Les antibiotiques : bien se soigner c’est d’abord bien les utiliser " révèlent une reprise des prescriptions d'antibiotiques en médecine de ville confirmée en 2022.
Depuis octobre 2021, l'Europe subit l’épizootie d'influenza aviaire hautement pathogène (grippe aviaire) la plus dévastatrice qu’elle ait jamais connue. En France, après une accalmie de plusieurs mois en élevages avicoles, plusieurs foyers en élevage ont été détectés depuis fin novembre 2023. Cette situation appelle à une vigilance renforcée chez les personnes exposées à ces virus ainsi qu’aux différents acteurs en santé animale et humaine. Santé publique France a publié des points de situations épidémiologiques sur la circulation des virus et a rappelé les recommandations à suivre pour se protéger en cas d’exposition à risque.
Dans une perspective One Health, Santé publique France a examiné les risques potentiels pour la population après la détection, le 6 octobre 2023, du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo dans des tiques du genre Hyalomma prélevées sur des bovins élevés dans les Pyrénées Orientales. Bien que la tique Hyalomma marginatum soit présente sur le littoral méditerranéen et en Corse, aucun cas autochtone de FHCC n’a encore été détecté en France.
A la demande des ministères de la Santé et de la Prévention et des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, un nouveau dispositif de surveillance épidémiologique des noyades a été déployé durant l’été 2023 par Santé publique France et le Système National d’Observation de la Sécurité des Activités Nautiques (SNOSAN).
Auparavant triennale, la nouvelle surveillance évolue vers un suivi annuel avec l’objectif de produire des indicateurs de pilotage pour une prévention adaptée durant la saison estivale.
En 2023, la France a accueilli la Coupe du Monde de Rugby du 8 septembre au 28 octobre. Face au nombre important de supporters attendus, Santé publique France s’est organisée bien en amont du début des rencontres pour détecter tout événement inhabituel ayant un impact sur la santé et limiter les risques sanitaires. Ainsi, un protocole de surveillance et de veille sanitaire, issu de celui prévu dans le cadre de la préparation aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, a été utilisé pour assurer le renforcement de la surveillance pendant la Coupe du Monde de Rugby 2023. Ainsi, les professionnels de santé et les réseaux de partenaires ont été sensibilisés au signalement immédiat de tout phénomène jugé inhabituel pouvant représenter un risque en termes de santé publique. Des bulletins régionaux ont été publiés présentant une synthèse des résultats de la surveillance menée dans les villes ayant accueilli des matchs.
L'objectif du dispositif de surveillance est de détecter et de déclarer les maladies à déclaration obligatoire (MDO) pour agir et prévenir les risques d'épidémie, mais aussi pour analyser leur évolution dans le temps et adapter les politiques de santé publique aux besoins de la population. Aujourd’hui, 38 maladies sont à déclaration obligatoire. Parmi elles, la leptospirose, une maladie transmissible de l’animal à l’homme, est inscrite depuis le 24 août 2023 sur cette liste.
Le département de Mayotte a été confronté à un épisode de sécheresse sans précédent avec le déficit de pluviométrie le plus important depuis 1997. En réponse à cette sécheresse, Santé publique France a renforcé la surveillance sanitaire pour prévenir les risques d'épidémies dus à la rupture d'approvisionnement en eau. Dans le cadre de ce dispositif de surveillance, des points réguliers ont été produits et publiés :
Pour faire face à cette situation exceptionnelle à Mayotte, Santé publique France a mobilisée des réservistes sanitaires sur place pour renforcer les équipes de l’ARS de Mayotte dans ses missions d’analyse et gestion de l’eau. Des professionnels de santé ont également été mobilisés pour une mission de renfort vaccinal contre la typhoïde.
La réserve sanitaire a aussi apporté un renfort au Centre hospitalier de Mayotte notamment dans les services de périnatalités et dans le service des urgences. L’Établissement pharmaceutique, de son côté, a apporté son expertise sur un approvisionnement complémentaire en solution hydroalcoolique, sur l’expédition de congélateurs pour renforcer les capacités de stockage en vaccin, et sur les modalités d’approvisionnement en vaccins (typhoïde, hépatite A, choléra et poliomyélite).
Santé environnementale : changement climatique et environnement de travail
Environnement et santé sont étroitement imbriqués et concernent des champs aussi larges que le changement climatique, les expositions à des substances dans les milieux qui constituent le cadre de vie, les habitudes de consommation ou le cadre de travail de la population. En 2023, Santé publique France a poursuivi ses travaux de recherche et de prévention notamment en relation avec les thématiques : arboviroses, changement climatique, expositions aux substances chimiques, pollutions et santé au travail.
Les interactions de l’homme avec son environnement, ainsi que les changements climatiques, représentent des facteurs de propagation des maladies à transmission vectorielle. Elles sont progressivement devenues habituelles et ont nécessité la mise en place de surveillances spécifiques :
- Du 1er mai au 30 novembre 2023, Santé publique France a coordonné la surveillance renforcée des cas de chikungunya, dengue et zika en France hexagonale.
- A l’occasion de la journée de sensibilisation sur la borréliose de Lyme et les autres maladies transmises par les tiques, organisée en mai dernier par les Centres nationaux de référence, l’agence a publié les résultats du Baromètre Santé réalisé dans la région Grand-Est démontrant que le taux de cas diagnostiqués est parmi les plus élevés dans cette région.
- Santé publique France a publié le bilan des deux premières années de surveillance par la déclaration obligatoire des cas d’encéphalite à tiques (TBE) sur la période mai 2021 à mai 2023.
Par ailleurs, en 2023, l’agence a poursuivi ses actions visant à lutter contre les impacts du réchauffement climatique sur la santé avec notamment :
- La publication d’un rapport estimant l’impact de la chaleur sur la mortalité en France métropolitaine, sur les périodes estivales de 2014-2022. Ainsi, près de 33 000 décès sont attribuables à la chaleur dont 23 000 décès de personnes âgées de 75 ans et plus.
- La production d’un point épidémiologique hebdomadaire, 15 jours après la fin de chaque épisode de canicule, incluant une première estimation de l’excès de mortalité toutes causes observé pendant l’épisode de canicule.
- La mise à disposition d’outils pour rappeler les bons gestes à adopter en cas de fortes chaleurs.
- La publication d’un « Paroles d'experts. La santé comme levier d'action face au changement climatique ». Il relate la journée interdisciplinaire sur la santé comme levier d'action face au changement climatique organisée par Santé publique France et IANPHI. L'objectif était de mettre en évidence les liens entre climat, biodiversité et santé et d'encourager des actions concrètes aux échelles locales, nationales et européennes.
Dans le cadre du Programme de surveillance Air et Santé, Santé publique France a participé au projet CEPEM (caractérisation des épisodes de pollution et évaluation des mesures mises en place), afin d’analyser les impacts des épisodes/pics de pollution sur la santé de la population exposée et a évalué l’efficacité des politiques publiques spécifiques mises en place. Les résultats issus de ce projet ont été publiés sous la forme d’un rapport autour des retours d’expérience sur les mesures mises en place pour réduire les émissions et les expositions à la pollution de l’air ambiant.
Santé publique France a publié les résultats de l’étude PEPS’PE lancée en 2021, une enquête de consultation sur les effets sanitaires à surveiller en priorité pour leur lien avec les perturbateurs endocriniens qui s’inscrit dans le cadre de la 2e Stratégie Nationale sur les Perturbateurs Endocriniens. Cette étude a permis de collecter des informations concernant l’état des connaissances scientifiques, les paramètres biologiques et biomarqueurs d’intérêt, ainsi que des propositions de systèmes de surveillance à mettre en place. Ces résultats indiquent donc la nécessité de faire évoluer le périmètre de la surveillance de l’Agence au-delà de la santé reproductive vers un élargissement de la surveillance des effets sanitaires des perturbateurs endocriniens.
Globalement, les risques pour la santé, qu'ils soient liés à la pollution atmosphérique ou à d'autres déterminants environnementaux tels que l'air, l'eau et la terre, exposent quotidiennement les individus à des effets nuisibles. La question sous-jacente était de savoir si la population française est consciente de cet enjeu. Pour répondre à cette question, Santé publique France s'est penchée sur la manière dont les français perçoivent les risques environnementaux qui pèsent sur leur santé grâce aux données issus du second volet du baromètre santé.
Ce Comité pour mission de produire des interprétations, avis et recommandations dans un objectif de protection de la santé des populations exposées à des nuisances environnementales ou professionnelles. Instauré en 2022, il a célébré son premier anniversaire le 8 novembre 2023.
La première réunion du comité d’experts SET s’est tenue le 31 mars. L’objectif de ces premiers échanges était de transmettre aux experts les éléments nécessaires pour la bonne compréhension du rôle du comité et du contexte dans lequel il s’inscrit. Depuis d’autres rendez-vous réguliers se sont tenus tout au long de l’année.
À l'aide de dispositifs de surveillance et d'identification des déterminants professionnels de la santé, Santé publique France a mis en évidence les effets sur la santé de l’ environnement professionnel en publiant plusieurs rapports :
- les résultats sur la surveillance du programme des maladies à caractère professionnel (MCP) menée entre 2012 et 2018 indiquent une prédominance des troubles musculo-squelettiques et des troubles psychologiques, avec une augmentation significative des signalements ;
- les résultats d'une étude analysant la corrélation entre les conditions de télétravail, l'apparition de la lombalgie et la symptomatologie dépressive ; Ils mettent notamment en évidence l’importance des conditions matérielles de télétravail mais également de certains aspects d’organisation du travail pour réduire les répercussions du télétravail sur la santé ;
- les données issues de la cohorte Constance ont fourni des éléments utiles à la prévention de l’asthme en lien avec le travail ; elles ont montré que quelle que soit la définition de l’asthme utilisée, des associations significatives étaient observées avec les indicateurs de l’itinéraire professionnel tant chez les hommes que chez les femmes.
Un autre facteur pouvant être la cause de maladies liées au travail est la sédentarité. Pour réduire et interrompre la sédentarité, notamment dans le cadre du travail de bureau, Santé publique France a publié une revue de littérature sur la mise en place et l’efficacité d’interventions et de stratégies d’interventions visant à améliorer la santé des salarié.
Inégalités sociales et territoriales de santé
En France, l’état de santé de la population est marqué par un paradoxe : un bon état de santé en moyenne, mais des inégalités de santé particulièrement marquées dès l’enfance et qui se creusent tout au long de la vie. En 2023, Santé publique France a mis en place et poursuivi des études et actions pour favoriser l’accès à la santé pour tous et réduire les inégalités en santé.
L’Enquête Nationale Périnatale-DROM réalisée pour la première fois en 2021 est une étude copilotée par Santé publique France et les agences régionales de santé (ARS) concernées. Elle permet de décrire les principaux indicateurs de l’état de santé des femmes et des enfants à la naissance et deux mois après l’accouchement, et d’analyser plus précisément la situation de chacun des départements, régions et collectivités d'outre-mer. Les résultats obtenus en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion attestent d’indicateurs globalement plus défavorables que dans l’Hexagone et soulignent la nécessité de mieux en comprendre les déterminants pour adapter les actions de prévention et de prise en charge. Dans le cadre de la stratégie des 1000 premiers jours, l’ENP-DROM permet ainsi de produire les indicateurs périnatals qui participeront à faire évoluer les politiques publiques et les pratiques cliniques dans les départements, régions et collectivités d’outremer.
A l’occasion de la journée mondiale du diabète, Santé publique France a publié un article dans un numéro BEH sur la prévalence du diabète dans quatre régions d’outre-mer : Guadeloupe, Martinique, Guyane et Réunion. Cette étude a été réalisée à partir des données du Baromètre de Santé publique France DROM de 2021, une enquête transversale en population générale menée chez les personnes âgées de 18 à 85 ans. Elle a permis d’estimer la prévalence du diabète connu en population générale adulte et d’explorer la notion de « petit diabète ». En conclusion, à La Réunion comme dans les autres DROM, la prévalence du diabète de type 2 est particulièrement élevée et les complications chroniques y sont plus fréquentes.
Stratégie de prévention, marketing social et approche par population
La prévention, la promotion de la santé et le marketing social ont pour objectif de promouvoir des messages et des outils pertinents selon les publics visés afin de les amener à accepter, modifier ou abandonner volontairement un comportement dans leur intérêt et, plus largement, dans l’intérêt de l’ensemble de la société. Au fil de l’année 2023, de nouvelles campagnes ont été lancées ou rediffusées ; et certaines ont même été récompensées. Au-delà des campagnes, Santé publique France a renforcé ses dispositifs d’aide à distance et services de prévention.
Au cours de l’année, des actions de prévention ont été déployées afin de favoriser le repérage et la prise en charge précoce de la souffrance psychique.
- Pour réduire le risque de réitération suicidaire, le dispositif VigilanS, dont le principe est de maintenir le contact avec les personnes hospitalisées après une tentative de suicide a été expérimenté dans 6 territoires : Nord-Pas-de-Calais, Bretagne, Haute et Basse-Normandie, Languedoc-Roussillon et Jura. A l’occasion de la journée mondiale de prévention du suicide, les résultats évaluant ce dispositif ont été publiés. Il montrent une réduction significative de ce risque chez les personnes ayant bénéficié de ce suivi.
- Les résultats de l’évaluation du second volet de la campagne d’information dédié aux 11-17 ans de 2022, #JenParleA ont été publiés et montrent un très bon accueil des adolescents. La campagne a également permis d’améliorer le recours au dispositif Fil Santé Jeunes.
En 2023, Santé publique France a lancé trois temps forts axés sur la prévention de la santé sexuelle :
- La 4e édition de l’enquête Santé Sexualité-Prévention « Rapport au sexe », du 23 février au 6 avril 2023, auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes a été lancée dans le contexte particulier de l’émergence du virus mpox (Monkeypox). Cette édition fournira des informations sur les impacts de l'épidémie de variole du singe sur la santé et la sexualité de cette population.
- Une large campagne d’information sur la sexualité : « Tout le monde se pose des questions sur la sexualité et tout le monde peut trouver des réponses sur QuestionSexualite.fr » a été déployée du 2 mai au 25 juin 2023. L’objectif de cette campagne et des outils qui sont mis à disposition est de permettre, grâce à des informations fiables, à l’ensemble de la population de prendre des décisions éclairées et responsables quant à sa santé sexuelle.
- Après un premier volet « Tout le monde se pose des questions sur la sexualité » diffusé lors de la semaine de la santé sexuelle, le second volet de la campagne dédié aux IST et au VIH destiné au grand public mais aussi aux populations clés de la lutte contre le VIH a été diffusée du 24 novembre au 15 décembre 2023.
- Le dossier de la revue La Santé en action n°464 sur la notion du consentement et d’éthique analyse les conditions que les professionnels de tous champs – santé mais aussi éducation social – doivent réunir mais aussi toutes les questions qu'ils doivent se poser pour recueillir le consentement des personnes avant tout acte.
Les résultats de l'enquête CoviPrev sur l'adoption des gestes barrières et les intentions de vaccination en début de saison hivernale 2023 révèlent une adhésion globalement insuffisante. Deux campagnes ont été initiées pour rappeler les bons comportements :
- Du 16 octobre 2023 au 31 janvier 2024, une campagne en faveur des gestes barrières développée par l’Assurance maladie et Santé publique France est diffusée en TV, radio et sur internet.
- Une campagne de promotion des vaccinations contre la grippe et la Covid-19 a été lancée depuis 29 octobre 2023.
L’approche par âges de la vie proposée par la Stratégie nationale de santé représente une opportunité d’optimiser l’aide apportée aux différents publics.
- Dans le cadre de ses actions de promotion de la santé périnatale, Santé publique France a partagé les résultats de l’évaluation menée entre 2017 et 2019 qui visait à mesurer l’évolution des comportements des enfants et des pratiques parentales dans le cadre du programme de soutien aux familles et à la parentalité 6-11 ans (PSFP)
- Santé publique France a rassemblé des chercheurs et des acteurs de la prévention les 30 et 31 mars 2023 lors du séminaire intitulé « Regards croisés sur la conduite de recherches sur la maltraitance intrafamiliale envers les enfants et les adolescents ». Les conclusions de cet événement ont été publiées dans le cadre de Paroles d'experts, mettant en évidence les défis rencontrés dans la mise en œuvre des études. Des solutions ont été suggérées pour surmonter ces obstacles et mener à bien les enquêtes sur le sujet de la maltraitance intrafamiliale envers les enfants et les adolescents.
- La mi-vie, c'est-à-dire 40-55 ans, est une période charnière pour faire de la prévention et promouvoir la santé de la population. Charnière mais peu exploitée car pas assez identifiée comme un tournant dans le maintien en santé. La Santé en action n°463 présente un état des connaissances scientifiques de l’état de santé de cette population et analyse, via des exemples en France et à l’étranger, la pertinence des interventions pour améliorer la santé des 40-55 ans.
En 2023, à l'occasion de la Journée mondiale sans tabac, les données publiées révèlent qu’en 2022 la France comptait près de 12 millions de fumeurs quotidiens. Ces résultats soulignent la nécessité de renforcer les stratégies de prévention du tabagisme et de réduction des inégalités sociales, comme énoncé dans le cadre du troisième programme national de lutte contre le tabac.
La 8ème édition du Mois sans tabac, s’est appuyée sur l’esprit de groupe et la solidarité et près de 157 576 personnes ont relevé le défi avec succès. Santé publique France a publié la première évaluation économique du Mois sans Tabac. Les résultats montrent que c’est un dispositif jugé efficace, qui génère des économies de santé et plaide pour le soutien de l’engagement dans la lutte contre le tabagisme en France et à l’international.
Un premier webinaire du Centre de connaissances (Knowledge Hub) sur la sensibilisation au tabac autour du thème : « Financer des programmes et actions de sensibilisation antitabac : outils et bonnes pratiques » a été organisé. Objectif : présenter des mécanismes de financement et donner des clés pour les obtenir et les structurer.
Santé publique France porte depuis plusieurs années une stratégie globale de réduction des risques liés à la consommation de produits nocifs pour la santé et a publié en 2023 :
- les résultats sur les niveaux de consommation de CBD et protoxyde d’azote en population adulte française et les profils des consommateurs en 2022 ;
- des données inédites des passages aux urgences en lien avec l’usage de cocaïne à l’occasion de la sortie du rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) sur l’évolution de l’offre et de la consommation de cocaïne en France entre 2000 et 2022.
Après le dispositif « Amis aussi la nuit » diffusé entre 2019 et 2022, le ministère de la Santé et de la Prévention et Santé publique France ont lancé une campagne de communication intitulée « C’est la base » à destination des jeunes de 17 à 25 ans pour lutter contre la consommation d’alcool et de cannabis en milieux festifs.
En France, les noyades accidentelles sont responsables chaque année d’environ 1 000 décès, dont presque la moitié pendant la période estivale. Ces noyades sont pourtant pour la plupart évitables. Les ministères chargés de la Santé et des Sports ont lancé une campagne de prévention inédite, centrée sur la vigilance des parents auprès des jeunes enfants « Vous tenez à eux, ne les quittez pas des yeux ! ».
- La campagne « Parier c'est pas rien » visant à soutenir la prévention des risques liés à la pratique des paris sportif.
- La campagne « Faire bouger les ados, ce n’est pas évident. Mais les encourager c’est important. »
- La campagne « en 2-2 – Saison 2 » encourageant les jeunes à cuisiner à la maison plus souvent
- Les travaux de Santé publique France sur la dépression à deux mois du post-partum : la présentation « Dépression, anxiété et idées suicidaires à deux mois du post-partum : données de l’enquête nationale périnatale de 2021 » a reçu le prix du congrès de l'Encéphale 2023
- L’outil HistorIRIS a remporté le 1er prix du Challenge Green Data for Health
- 5 membres de l’Unité infections entériques, alimentaires, zoonoses et à transmission vectorielle de la Direction des maladies infectieuses ont été nommés « chevalier » dans l’ordre du Mérite agricole
Fardeau des maladies et de leurs déterminants
Estimer le fardeau des maladies, dans une logique de continuum entre l’observation et l’action, est un enjeu clé. Dans la continuité des années précédentes, Santé publique France a produit et décliné en 2023 des indicateurs pour un ensemble de maladies chroniques dont les cancers ou le diabète. L’agence a développé son expertise et ses actions de prévention à tous les âges de la vie. La surveillance épidémiologique spécifique aux maladies chroniques permet de mesurer et de suivre l’évolution du fardeau de ces maladies, de leurs facteurs de risque, de leurs déterminants. Elle repose sur plusieurs sources de données : le système national des donnés de santé et autres bases médico-administratives, les grandes enquêtes en population générale ou en population spécifique et les registres populationnels de maladies.
Dans le cadre de la surveillance des cancers, plusieurs résultats ont été publiés :
- Les données du taux de participation au dépistage du cancer colorectal 2021-2022. Elles montrent un taux de participation au programme stable par rapport à la période précédente et toujours en dessous du standard européen.
- Les données de participation des femmes au programme de dépistage organisé du cancer du sein, pour la période 2021-2022. Elles montrent que moins d’une femme sur deux ont fait une mammographie de dépistage organisé du cancer du sein en 2021-2022.
- Les résultats du 4e baromètre cancer, réalisé en collaboration avec l'Institut national de recherche contre le cancer. Ce baromètre, conduit tous les cinq ans, offre une compréhension des attitudes et des comportements des Français face au cancer. Cette édition s’est basée sur des données recueillies en 2021 auprès d’environ 5 000 personnes âgées de 15 à 85 ans.
Santé publique France a entrepris plusieurs actions visant à accroître le bien-être de la population tout en réduisant la morbidité et la mortalité associées aux troubles mentaux. La surveillance en santé mentale s'est étendue à l'ensemble de la population ainsi qu'à des groupes spécifiques tels que les travailleurs, les adolescents, les enfants, les jeunes. L’agence a notamment publié les premiers résultats de l’étude Enabee, une étude nationale inédite sur le bien-être et la santé mentale des enfants de 3 à 11 ans scolarisés en France métropolitaine. Obtenus en croisant les informations émanant de trois sources - parents, enseignants et enfants -, les résultats d'Enabee montrent que 13% des enfants en élémentaire présentent un trouble probable de santé mentale (trouble émotionnel probable, trouble oppositionnel probable ou trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité probable).
Santé publique France a poursuivi et adapté ses outils de surveillance pour approfondir ses connaissances sur les effets d'une prévention nutritionnelle adaptée, en se fixant deux objectifs principaux :
- Une attention particulière a été accordée à la surveillance de l'évolution des comportements afin de fournir des informations sur la situation nutritionnelle en France, notamment en ce qui concerne les maladies qui en découlent, telles que le diabète.
- La promotion de comportements favorables à la santé en matière d'alimentation, d'activité physique et de sédentarité a été mise en avant, avec un accent particulier sur l'utilisation et l’amélioration du Nutri-Score.
Dans la logique de promotion des comportements en matière d’activité physique, Santé publique France a publié, dans sa revue La Santé en Action n°462, un dossier qui retrace l’histoire de la prescription d’une activité physique adaptée introduite dans la loi de modernisation du système de santé dans l’objectif d’améliorer l’état de santé de l’ensemble de la population.
Santé publique France a lancé la 14e édition de ses " Baromètres santé ". Il s'agit d'une des plus importantes enquêtes nationales avec plus de 30 thématiques abordées comme par exemple le tabagisme, la nutrition, le bien-être, le sommeil, les conditions de vie, les pratiques vaccinales. Elle permet de mieux connaître les opinions, les habitudes et l’état de santé de la population résidant en France, et a pour objectif d'orienter les politiques de prévention et d'information de la population.
Le Centre d’épidémiologie des causes médicales de décès de l’Inserm (CépiDc-Inserm), la Direction de la recherche, des études et de l’évaluation des statistiques (DREES) et Santé publique France ont analysé les causes médicales de décès des personnes résidentes et décédées en France en 2021 : En 2021, le nombre total de décès est de 660 168, inférieur à celui de 2020. La Covid-19 reste la 3ème cause de décès en France (9,2 % de l’ensemble des décès) derrière les tumeurs (25,7 %), première cause et les maladies de l’appareil circulatoire (20,9%), seconde cause. Les résultats des études menées ont été présentés dans le Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire du 19 décembre 2023 : grandes causes de décès en 2021 en comparaison à la période 2015-2019 et à 2020.
Numérique en santé publique
Pour répondre aux enjeux d’utilisation de technologies numériques en santé, Santé publique France développe un cadre méthodologique et des processus qualité. Cela inclut toutes les étapes, de la collecte des données à leur utilisation pour les missions de santé publique avec la nécessité d’accroître les capacités de traitement et de calcul des données.
L’observatoire cartographique des indicateurs épidémiologiques (Géodes) produit par Santé publique France permet à chacun de consulter en open data plus de 800 indicateurs de santé sur tout le territoire français.
Au cours de l’année 2023, Géodes s’est enrichi de nouveaux indicateurs concernant entre autres la tuberculose, le cancer du sein et le cancer colorectal, ainsi que la dépression à partir des données du baromètre santé.
La septième édition des Rencontres de Santé publique France s’est tenue les 20 et 21 juin 2023 en format hybride pour la deuxième année consécutive. Durant ces deux journées, différents thèmes ont été abordés reflétant les orientations stratégiques de l’agence et ses 6 grands enjeux de santé publique.
Créée en partenariat avec Santé publique France, la chaire de santé publique du collège de France est destinée à encourager l'excellence de la recherche et le débat intellectuel au meilleur niveau sur les questions de santé publique. Mathilde Touvier a été invitée pour l’année 2022-2023 sur la chaire Santé publique. Les travaux de son équipe participent à l’élaboration des recommandations du Programme National Nutrition Santé.
Santé publique France a participé au 16e Congrès de médecine générale France et a co-organisé deux sessions plénières le 23 et 24 mars 2023 :
- « Les 1000 premiers jours de l’enfant » : Santé publique France est engagée depuis sa création pour la promotion de la santé et la prévention dans le champ de la périnatalité et de la petite enfance, au travers d’un programme intégré de surveillance, de prévention et de promotion de la santé des femmes enceintes et des enfants.
- « Antibiotiques : Evitons le mésusage ! » : avec plus de 5 500 décès attribués aux infections à bactéries multi-résistantes en 2015 en France, l’antibiorésistance est un enjeu majeur de santé publique. Santé publique France pilote la surveillance épidémiologique et la prévention de la résistance aux antibiotiques en France et participe à la surveillance européenne, grâce à différents dispositifs dont l’objectif est de préserver l’efficacité des antibiotiques.